dimanche 31 juillet 2011

Sur la route

Si vous regardez une carte, surtout avec des yeux de géographe comme les miens, vous verrez que Saint-Petersbourg et Moscou c'est tout près. En vérité il y a 13h de route donc nous y serons arrivés en trois jours.
Depuis Saint-Petersbourg nous retrouvons les routes du monde telles que nous les aimons. Enfin... je frôle la crise cardiaque tous les kilomètres et Xtophe doit rester très concentré. Mais enfin il se sent sur la route. Et moi et mes nerfs aussi.
Ces routes sont totalement défoncées, quand ce ne sont pas de gros trous, ce sont des espèces de rails creusés par les camions, des cailloux qui émaillent la route sans parler des camions justement, très très nombreux, très gros, très chargés et qui roulent à tombeau ouvert. Quand il y a 2 voies, il y en a 4 en vérité, on double à qui mieux mieux.
Et il y a toutes les voitures et camions sur le bord de la route, voire au milieu, parce que sans exagérer, on peut compter un véhicule en panne tous les 2 kilomètres environ. Sans parler des accidents. Ce n'est pas l'Inde, loin s'en faut, mais c'est déjà pas mal...
Si l'on ajoute à cela qu'évidemment on se promène à vélo, à pieds sur ces sortes d'autoroute et que tout le monde s'arrête un peu n'importe où, vous comprendrez le grand spectacle de la route a commencé pour nous. Et c'est une des raisons pour lesquelles nous aimons tant ce type de voyage. De nouveau nous trouvons des vendeuses le long des routes. Vendeuses de myrtilles, de champignons, de bocaux de ces mêmes produits. Vendeuses de poisson dès qu'il y a un lac ou une rivière dans les environs. Et chaque babouchka, avec le fichu sur la tête, comme dans les livres d'histoires de notre enfance, vend ses légumes devant sa maison. Et quelles maisons... J'ai envie de toutes les prendre en photo. Ce sont ces maisons en bois, de différentes couleurs, avec ces décorations de fenêtres magnifiques pour certaines. Beaucoup de ces maisons sont toute tordues, avec une partie qui s'effondre, mais quel charme pour nous ! Plus on s'approche de Moscou plus les maisons sont belles, décorées, peintes.
Et puis il y a ces petites cahutes de bord de route, où chacune vend un peu de nourriture maison, et devant laquelle trône le samovar contenant l'eau pour le thé.
Il nous aura donc fallu trois jours pour rejoindre Moscou. Nous aurons ainsi eu l'occasion de visiter Novgorod, halte très reposante grâce à son kremlin au milieu de la verdure, grâce à sa plage qui a permis aux enfants de se baigner avec joie (dans une rivière aux eaux bien troubles, berk) et qui nous aura permis aussi de retrouver un de nos plaisirs : celui de la découverte. Grâce à notre Toqcar, nous nous posons au coeur de la ville, et nous éloignons des sentiers battus. Nous pouvons ainsi manger dans les cafétérias ou les boui-bouis locaux. Nous ne savons pas vraiment ce que nous mangeons mais nous goûtons à tout, les enfants adorent. Nous savons déjà que nous aimons les soupes russes ainsi que les espèces de beignets au fromage et au nous ne savons pas quoi mais qui coûtent trois fois rien. Nous allons faire les magasins aussi. Xtophe s'est moqué de moi (qui ai emporté des affaires d'hiver pour toute la famille, c'était mon obsession) face à l'immense rayon de pantalons de ski de toutes les tailles, et à celui des collants en laine. Les enfants se sont extasiés face au rayon des tanks en plastique, et Léon a donc un nouveau jouet typiquement russe. Et nous provoquons l'hilarité des vendeuses lorsque nous nous trompons de magasin (j'ai cherché de l'eau minérale dans un magasin de produits de beauté par exemple), mais bien évidemment les enfants ont déjà reçu de jolis cadeaux de la part de gens rencontrés.
Je suis fière de pratiquer de mieux en mieux mon russe (et je peux vous dire que c'est la première fois que nous voyageons dans un pays où connaître la langue est aussi nécessaire), les enfants s'y mettent très vite, nous prenons nos marques, commençons à marchander, à comprendre comment fonctionnent les choses. Les Russes ont une grande qualité qui est la discrétion, du coup nous ne souffrons pas du tout de la curiosité et surtout de l'invasion que nous avons pu rencontrer (et que nous rencontrerons, c'est normal) dans d'autres pays. Mais nous vivons un dépaysement total et réjouissant. 
Nous révisons notre histoire russe, la découvrons aussi, mais quelle histoire... Les innombrables monuments aux morts, monuments de commémoration, flammes, gerbes de fleurs, statues imposantes et chars fleuris sont là pour nous la rappeler sans cesse. Et nous sommes très émus de découvrir Moscou... nous sommes garés à 500 mètres de la place rouge, nous vous raconterons mais nous ne sommes pas du tout déçus, bien au contraire, le Kremlin et la place rouge sont encore plus beaux et majestueux que tout ce qu'on imaginait. 

PS : Nous décernons un carton rouge à la ville de Tver. Nous avions trouvé un endroit calme où nous stationner, au bord de la Volga et de l'université (fermée donc). Il s'est trouvé que nous étions sur la piste de course nocturne de tous les jeunes de la région qui venaient là battre des records de vitesse en buvant... Nous avons fini par fuir au milieu de la nuit, mais ni les bruits des festayres locaux, ni notre déplacement n'ont réveillé les  petitsToqués qui dorment la nuit quoi qu'il arrive.

PPS : vous ai-je précisé que cette route, entre Saint Petersbourg et Moscou est - paraît-il -  une des meilleures de Russie ? ça nous ouvre de belles perspectives !

vendredi 29 juillet 2011

Bons baisers de Saint Petersbourg


Aujourd'hui, 27 juillet (ne nous demandez pas quel jour de la semaine
nous sommes, comme souvent en vacances, et tant qu'elles dureront,
jusqu'au 1er août a décrété la ministre de l'éducation internationale
Toquée - cette femme admirable - nous sommes perdus), nous avons
visité l'Ermitage et arpenté les canaux de Saint Petersbourg et les
rives de la Neva. Nous n'avons vu qu'une petite partie de l'Ermitage
et il nous a fallu faire des choix, difficiles, mais nécessaires
surtout parce qu'on n'a pas le droit de manger ni de boire dans le
musée.  Le jeu des enfants consiste à choisir son château ou son
palais, et les enfants jouent si bien, qu'il y a des larmes de
jalousie de frustration et des marchandages infinis. Mais Ulysse
possédant déjà le château de Cracovie, Rachel a consenti à partager
l'Ermitage avec Gaspard, suite à notre insistance (Gaspard nous
cassait les oreilles de ses jérémiades : "Mais moi je veux ce
palais... mais moi je veux ce palais..."). Ulysse a déjà posé une
option sur le Kremlin de Moscou.
Bref, nous nous sommes tous régalés pour différentes raisons, j'en ai
profité moi aussi pour choisir mon tableau (Matisse, la danse, il est
un peu grand j'ai une année pour décider de l'endroit où je le mettrai
à la maison) et Xtophe le sien (Instruments de musique, de Picasso).
Gaspard a choisi sa momie, et Léon a fait sa sieste, merci MacLaren !
Nous avons eu droit à un traitement de faveur de la part du personnel
du musée et un succès fou auprès des gardiennes qui ont toutes compté
nos enfants en souriant. Nous le savions, ça se confirme, nos
meilleurs visas, ce sont eux.
Saint-Petersbourg c'est magnifique même si nous mourons de chaud, et
même si notre MacLaren ne suffit pas à transporter les litres d'eau
dont nous avons besoin pour une journée.
J'ai tellement de choses que j'ai envie de vous raconter que je ne
sais plus par où commencer. Je veux quand même vous dire que les
Russes ont bien raison, ils ont trois jours fériés que nous pourrions
adopter : la fête des défenseurs de la patrie le 23 février, la fête
des professeurs le 5 octobre et la fête des cosmonautes le 12 avril.
Ce sont quand même les trois piliers de la nation non ? Ensuite sachez
que nos ours blancs biarrots peuvent se rhabiller (ce sont ces fous
qui se baignent presque tous les jours à Biarritz), à Sankt Peterburg
il y a les Morses. Ils font un trou dans la glace de la Neva ou de la
Baltique l'hiver pour se baigner. Ensuite je dois détruire le mythe
mais sachez que la poupée russe est japonaise. Et elle a pour but de
développer chez les petites filles le goût pour la chose familiale et
l'envie de procréer. Bon... Pardon Thal et Elisabeth Badinter mais on
va en oublier le sens parce que c'est quand même drôlement joli. Enfin
nous avons vu un slogan révolutionnaire derrière un énorme 4x4 noir :
"Fuck full economy". Nous découvrons les "nouvorich" russes et leur
devise : "paraître pour ne pas être oublié." et je peux vous dire
qu'il y a un concours de clinquant et de talons hauts et de griffes
européennes dans les rues et paraît-il (moi j'aime surtout les Lada)
au niveau des voitures.
Nous sommes prêts et loin, c'est l'Europe et à la fois le bout du
monde, la Russie n'a pas fini de nous surprendre et nous nous
surprenons déjà à rêver de tout ce que nous n'en connaissons pas.

mardi 26 juillet 2011

Les Toqués autour de la Baltique


En Finlande nous avons pu vivre de trèèèès longues journées, même si
le soleil de minuit, ce n'est quand même pas le grand jour, mais c'est
un peu troublant cette luminosité qui n'en finit pas. Je ne peux pas
vous parler de ce pays dont nous avons simplement traversé un tout
petit morceau, le long de la Baltique, mais nous avons pu nous remplir
les yeux des paysages qui correspondaient exactement à ce que nous
imaginions : les maisons rouges en bois, la côte sauvage, très
découpée, les îles partout, et la nature foisonnante.
Le 24 juillet nous nous sommes installés dans un fjord et entre deux
constructions de cabanes et élaboration des règles de leur nouveau
clan, les enfants ont aidé Xtophe à pêcher notre dîner d'anniversaire
de mariage. Tandis que nous prenions notre apéro en amoureux (ou
presque... à 4 détails près), un grand-père finlandais est venu
bavarder avec nous et partager nos bretzels. Il a ensuite proposé
d'emmener Xtophe et les garçons chercher quelque chose à manger, et vu
son anglais nous ne savions pas quoi. Ils sont donc partis dans son
gros 4x4 et sont revenus avec un seau plein de myrtilles délicieuses.
Le lendemain ce même grand-père jazzman, propriétaire d'un magasin de
musique à Kotka et musicien est venu insister pour que nous venions
profiter de sa piscine, à 2 pas de là. Nous y sommes allés, il était
très heureux et nous a remerciés (!), il nous a fait visiter sa maison
dans les bois (paysages de rêve mais la présence des motoneiges et des
traineaux à côté des bateaux nous rappelle que l'hiver dure de longs
mois et est très rude) et nous avons pu voir notre premier sauna (il y
a plus de saunas que de foyers en Finlande). Il voulait même que nous
restions le soir parce que 10 musiciens le rejoignaient pour jouer et
qu'ils allaient griller du poisson. Nous avons préféré refuser puisque
nous avions un peu l'inquiétude du passage de la frontière russe.
C'est idiot mais nous étions tous émus de cette rencontre, parce que
c'est la première de ce type durant cette nouvelle odyssée et que nous
savons que nous en vivrons sans doute beaucoup d'autres et c'est ce
que tous les voyageurs préfèrent évidemment.
Nous sommes donc arrivés à la frontière à 15h. Peu de voitures devant
nous, encourageant. Tout d'abord on fait la queue, en voiture, devant
des feux. Toutes les 20 minutes environ, le feu passe au vert et là il
faut tracer, car il repasse très vite au rouge. On se gare un peu plus
loin devant la douane finlandaise et tout le monde sort de sa voiture
en courant pour une vérification des passeports. Puis quand tout le
monde a terminé et est remonté en voiture, on repart tous ensemble et
c'est la course de nouveau puisque le noman's land avant la Russie
dure des kilomètres, au point que nous nous sommes demandé (quelle
innocence...) si nous n'étions pas simplement déjà en Russie.  Mais
non, il faut de nouveau faire la queue en voiture, mais là premier
problème pour nous : les files pour voitures avaient une limite de
hauteur de 3,1m, nous sommes plus grands. Nous nous mettons dans la
file des bus, et là la douanière qui s'occupe seule de toutes ces
files de voitures arrive en criant. Comme je suis très forte en russe
j'ai compris qu'elle n'était pas contente. On a du mal à lui faire
comprendre notre problème (malgré mon super niveau de russe), un
voisin de voiture finlandais sort même son Mètre pour mesurer le
Toqcar et lui expliquer la situation. Finalement elle comprend et nous
demande de laisser le c car garé là, au milieu de toutes les voitures,
et d'aller faire les formalités à pieds. Elle nous accompagne même, et
nous fournit les 12 formulaires à remplir.
On s'y colle, ceux-là ne présentent aucune difficulté, si ce n'est
celle de la taille de notre équipage, les moussaillons qu'on a dû
réveiller de leur sieste pour l'occasion et l'heure du goûter qui
approche.
Ensuite nous remontons dans notre camping-car, tout contents de nous.
Mais notre camarade-douanière revient en hurlant "Niet niet niet, vous
n'avez pas compris !" (trop fière j'ai compris justement) mais
effectivement on n'avait rien compris. Elle nous accompagne alors à un
autre guichet, pour le véhicule. On y repart tous parce que le
problème à la douane, c'est qu'on n'est jamais trop de 2 pour
comprendre ce qui se passe, donc 2=6 chez les Toqués. On fait la queue
gentiment, on révise le document traduit qu'on a pu obtenir par
d'autres voyageurs, tout fiers de notre ruse et de notre prévoyance.
Toqués mais rusés qu'est-ce que vous croyez ! Notre camarade douanière
revient même nous apporter les documents dans la file d'attente afin
qu'on les remplisse (en double of course). Et là... angoisse. Un
document entier à remplir en Russe, uniquement, et pas du tout celui
qu'on pensait, avec de longues questions auxquelles il faut répondre
oui ou non. Notre ruse et mon russe n'y pouvaient pas grand chose. On
remplit donc ce qu'on peut, arrivés au guichet on n'en menait pas
large avec nos copies quasiment blanches. Notre nouvelle camarade
douanière d'un air désolé nous souligne nos fautes et nous dit en
petit russe (mélange de russe pour gamin neuneu de 2 ans et d'anglais
niveau toqués) ce qu'il faut écrire et où et nous donne une seconde
chance (ratures non autorisées). On se met dans un coin et on remplit
de nouveau nos formulaires, en cochant à l'aveugle les cases comme on
nous l'avait indiqué. Puis nous refaisons la queue. A ce moment-là
plusieurs chauffeurs de bus russes essaient de nous doubler, ils
supplient la camarade douanière de les laisser passer devant nous et
elle les remet à leur place, avec cette douceur russe que nous
commençons à apprivoiser. On a encore fait quelques erreurs, elle les
corrige, très efficace elle remplit tout à notre place, nous
questionne lorsque vraiment elle en a besoin et se débrouille
parfaitement malgré notre nullité. Elle est désolée de voir Léon
fatigué (en vérité il est affamé et c'est pire), il a droit à des
sourires lui.
Puis nous revenons au camping-car, et nous nous apprêtons à vivre une
fouille en règle, ce qui ne nous est encore jamais arrivé. Mais non.
Notre première camarade douanière nous accompagne, elle nous dit de
laisser les enfants tranquillement dedans, elle jette juste un oeil
(curieux) avec les autres douaniers. Elle leur dit qu'on a 4 enfants
et leur montre notre trajet (dessiné sur le c car) et en 2 minutes
c'est fait.
Donc malgré tout, il ne nous aura fallu que 2h30 (à peine plus que
vous pour me lire) pour franchir cette frontière. Ce qui est très peu
selon notre expérience. Tout est très bien organisé et les douaniers,
malgré tout ce qu'on peut croire, très conciliants et arrangeants.
Nous apprenons juste à connaître les russes : le premier abord est
rude, peu souriant, parfois effrayant, mais en réalité, ils font tout
pour nous aider et le fond semble très sympathique et l'impression se
poursuit aujourd'hui.
DONC pour les futurs voyageurs, il semble judicieux de passer par la
Finlande si le coeur vous en dit. Et si vous voulez être aussi rusés
que nous, voire plus, nous tenons à votre disposition les documents à
remplir dont nous avons gardé quelques exemplaires, y compris de la
version corrigée avec anti-sèches.
Les kilomètres qui ont suivi ont été peu intéressants, de ces fins de
journées un peu galère où à force de chercher le bivouac idéal on
finit, épuisés, sur un parking de supermarché pourri. Le nôtre avait
au moins l'avantage d'être en banlieue de St Petersbourg alors que
nous n'avions pas prévu d'y être si tôt.
Et Russie ne saurait mentir, nous avons déjà eu notre premier contrôle
de police. En pleine nuit c'est mieux. Sans réfléchir j'ai commencé
par demander aux trois agents de parler doucement pour ne pas
réveiller les enfants (les voix russes, c'est quelque chose !). Puis
d'après Xtophe ils ont été séduits par mon magnifique pyjama
(comprendre : ils étaient morts de rire) et n'ont même pas eu le
courage de vérifier tous nos passeports. Les enfants bien sûr n'ont
rien entendu.
Le bon côté de cette fin de journée ratée, c'est que nous sommes du
coup partis tranquillement ce matin, après avoir retiré des roubles,
fait des courses (c'est folklo et long pour l'instant, comme toujours
à l'arrivée dans un pays), rempli nos réservoirs d'eau, vidé nos eaux
usées et tout ce que nous avions à vider afin de pouvoir tenir
plusieurs jours en pleine ville et que nous nous sommes installés pour
le déjeuner à Saint Petersbourg. Et là nous avons trouvé un plan de
rêve : nous sommes garés dans la rue, dans le quartier des
universités, très calme puisque c'est l'été, à deux pas du centre et
de l'Ermitage. Il y a un petit parc devant nous dans lequel les
enfants galopent et même des toilettes publiques (pour ceux qui ne
comprennent pas l'intérêt de cette info : ça peut intéresser les
voyageurs non équipés), la gardienne de l'institut devant lequel nous
sommes garde un oeil sur nous, il y a des wifis non protégés non loin,
les passants nous félicitent en voyant notre itinéraire sur le Toqcar
et nous interrogent, le rêve de tout overlander. Et même de vous tous
si vous pouviez imaginer le plaisir de voyager ainsi et de s'installer
comme des tsars au coeur d'une des plus belles villes du monde.

Nous ne comprenons pas tout, j'ai bien fait d'apprendre le russe,
d'ailleurs j'en profite pour remercier ma prof Evelyne parce que
j'épate bien ma famille, Rachel le lit déjà parfaitement,  nous ne
savons pas toujours ce que nous mangeons, nous nous étonnons de tout,
nous sommes encore aux aguets, nous discutons avec des russes charmants,
bref, c'est la vraie aventure qui commence et nous adorons ça.

samedi 23 juillet 2011

Les Toqués ne perdent pas le Nord

Télégramme express : coup de folie dans les rangs des Toqués, à peine avons-nous eu le temps de nous baigner dans la Baltique (enfin 5/6eme des troupes), d'admirer l'elegance des lettones, de nous extasier face à la nature estonienne (le tout sans obtenir le moindre sourire des baltes qui ne sont pas dérangeants mais apparemment pas très chaleureux non plus), que nous nous sommes retrouvés face au port de Talinn.
Il n'en fallait pas plus pour nous donner une idée : et si nous allions voir s'il n'y a pas une petite place pour un Toqcar et des Toqués dans un de ces ferries ? Premier et second guichet nous nous sommes cassé le nez. Mais nous sommes coriaces et au troisième on nous annonce un départ dans 2heures pour un prix intéressant.
Nous avons nos billets en main, dans 4 heures nous serons au pays du Pere Noël : en Finlande !!!

Ps en direct du Ferry : nous sommes encerclés de blonds aux yeux bleus et au nez en trompette, nous sommes désormais des mauviettes brunes à gros nez. Et sobres : tous les finois viennent en Estonie acheter des litres d'alcool, ils se promène t tous avec des palettes de bière et de vodka. En parlant de boisson nous avons un problème : l'eau minérale que j'ai achetée en quantité en Estonie est salée, Rachel pense qu'elle vient directement de la Baltique (peu salée). Léon est le seul à la boire. Les autres eaux minérales sont gazeuses, on va finir par s'y mettre à la vodka !

Nous gardons bien le cap et les moussaillons sont à peine excités. Les capitaines tout autant je crois.

jeudi 21 juillet 2011

Histoire de fous

Le voyage c'est l'occasion pour nous de voir le monde, le vrai. Pas
seulement un de ses aspects, pas seulement la jolie vitrine, même si
nous nous protégeons un peu du pire, par frilosité mais aussi par
décence.
Nous n'avons passé que peu de temps en Allemagne, juste le temps pour
moi de retrouver quelques réflexes linguistiques, juste le temps de
manger des Bretzels geants et de nous donner envie de revenir, mais le
temps tout de même de passer une très bonne journée à Berlin.
Berlin c'est, a fortiori en été, une capitale dans laquelle on a
envie de vivre, aux rues calmes, aux avenues vides, une ville chargée
d'histoire dont la modernité nous rappelle inévitablement la
destruction totale. Nous avons admiré le Reichstag, sommes passé sous
la porte de Brandenburg, avons trouvé magnifique le mémorial juif,
dans lequel les enfants ont joué à cache-cache, avons suivi le tracé
du mur jusqu'à Check Point Charly, avons parcouru une exposition sur
le 3ème Reich. Que de folies humaines ou inhumaines en si peu de
temps...
Nous avons poursuivi notre route sur les traces d'une Histoire encore
récente en Pologne. Il peut sembler dingue de dormir sur le parking
devant Auschwitz mais c'est ce que nous avons fait. Au début nous
osions à peine parler puis Philipp (overlander polonais, qui suit la
même route que nous depuis les Landes avec sa femme et leur fils de 2
ans, et qui démarraient juste ce soir là de Pologne et sont venus
diner avec nous) nous a dit que les gens vivaient bien autour. Et puis
les enfants nous poussent naturellement rapidement à dépasser nos
gênes et nos émotions parce qu'avec eux c'est toujours la vie et le
présent qui l'emportent et ils ont joué à mille jeux devant le camp.
Nous avons pu visiter Auschwitz puis Birkenau avant la foule des
visiteurs. Moment très fort pour nous tous. Nous avons préféré
visiter les lieux seuls, afin de pouvoir quand même censurer quelques
explications et quelques images. Vous imaginez notre emotion à nous
adultes, dans ces lieux dont nous connaissons les photos, dont nous
connaissons l'histoire à travers les romans, les films. Moi c'est la
taille de Birkenau, que nous avons entierement parcouru, qui m'a
frappée.
Les enfants eux aussi ont été impressionnés, chacun à leur manière.
Ulysse a eu un mauvais moment après la visite d'une galerie de
portraits de prisonniers, tous ces visages dans leur uniforme rayé...
et puis il comprend tout et a aussi réalisé tout ce que nous ne leur
avons pas laissé voir, ou les traductions que nous n'avons pas jugé
bon de faire.  Rachel a été particulièrement touchée par les tas de
souliers, les tas de valises, les brosses et effets personnels par
milliers, qu'elle est restée longuement à regarder. Et Gaspard
marchait lentement entre les barraquements, regardant à droite et à
gauche, frappé par les barbelés et les miradors, s'assurant plusieurs
fois que "ces méchants étaient morts, ou redevenus gentils" et
répétant "Heureusement qu'on n'était pas nés, heureusement qu'on
n'était pas nés."
Et puis la vie et puis le présent ont vite repris le dessus et nous
sommes allés nous remettre de nos emtions dans la riante et belle
Cracovie.
Nous n'aurons pas vu grand chose de la Pologne, nous sommes pressés
par le temps, notre Visa russe débute le 25 juillet et nous voulons
être en septembre en Mongolie pour éviter le grand froid, nous
savions que nous roulerions beaucoup au cours de la première partie du
voyage.
Mais nous savons quand même qu'en Pologne il y a presque autant de
McDo, KFC, Decathlon, Leroy-Merlin, Castorama que de statues et
chapelles à la vierge. Les grandes enseignes occupent déjà la place
dans une économie en pleine expansion. Les routes sont toutes en
travaux ce qui ne nous facilite pas toujours la tâche.
En Pologne on a mangé du gateau au coquelicot et des Play-Maïs. En
Pologne les grands Toqués sont un peu perturbés par le jour qui se
lève vers les 4h du matin, ce qui ne pose aucun problème aux petits
Toqués. En Pologne nous aurons eu très chaud dans la journée et de
gros orages le soir et nous aurons admiré des nids de cigognes et ses
majestueux occupants. D'ailleurs puisque j'en parle, bienvenue à
Arthur, nous en aurons des bébés à rencontrer à notre retour !

Nous traversons actuellement la Lituanie et sommes en route pour Riga
(Lettonie) où nous passerons une ou deux nuits. Je vous rappelle que
nous recevons les SMS sur nos téléphones français. Nous ne
répondrons que très peu mais le ferons par mail des que possible.
Sachez aussi que nous écrivons les mails hors connexion et les
envoyons lorsque nous le pouvons, ce qui peut expliquer un certain
décalage. Et nos horloges affichent désormais une heure de plus qu'en
France. Ce qui explique sans doute pourquoi je vais afficher une année
de plus aussi...

samedi 16 juillet 2011

Back to the future

Pour ceux qui avaient suivi la première saison de l'Odyssée des Toqués, vous vous souvenez sans doute (hein  Nelly) de notre ami allemand et cascadeur Marc. Durant 4 mois nous avions cheminé plus ou moins ensemble partageant des moments inoubliables. Nous nous étions quittés à Kuala Lumpur, il continuait son voyage vers l'Australie et nous nous apprêtions à entrer à Singapour mettre le Toqcar sur un bateau pour rentrer à la maison.
Nous n'avions pas trouvé le temps de nous revoir depuis, et c'est pour le retrouver enfin que notre première étape hors de France nous a conduits à Maastricht. Il y passait quelques jours pour le travail, nous avons garé notre Toqcar sur un parking devant son hôtel, nous devions nous retrouver le soir et sommes partis visiter la vieille ville, sous une pluie incessante. Nous avons vite réalisé qu'il travaillait sur la place centrale, à la préparation d'un immense concert d'une immense star aux Pays Bas : André Rieu, oui oui Messieurs-Dames (Il fait arriver une chanteuse déguisée en Mary Poppins par les airs... y'a pas plus toqués que les amis des Toqués). Nous avons donc pu lui faire la surprise de le rejoindre bien plus tôt que prévu et nous nous sommes retrouvés comme nous nous étions quittés. Sous un peu plus de pluie quand même... Ulysse a pu nous prouver qu'il a, après une année de sixième, un super niveau en anglais, il est extrêmement à l'aise. Gaspard était un peu troublé, il ne se souvenait pas que Marc ne parlait pas français, mais après une glace, des bonbons et quelques cascades, il avait retrouvé son grand ami. Après avoir profité de quelques avantages du staff du spectacle et bien ri de la situation (c'est aussi ce genre de situations cocasses et improbables que nous offre le voyage que nous adorons), nous avons fini par le laisser travailler pour aller nous mettre au chaud et au sec dans le Toqcar. Il nous a rejoints le soir.
Etonnant de retrouver si facilement nos marques... Nous avons pu nous raconter la fin de nos voyages, les années passées entre temps, nos nouveaux enfants. Nous avons pu échanger des cadeaux symboliques, nous lui avons ramené son bâton tibétain qu'il ne pouvait emporter en Australie et son vieux wok rouillé. Il nous a offert un porte-bonheur et une décoration qu'adorait Gaspard dans son camion. Et finalement, sauf notre anglais qui n'est pas encore rôdé et les enfants plus grands et plus nombreux, rien n'a changé. Nous avons encore une fois refait le monde nous sommes quittés très tard et avions un peu mal à la tête le lendemain lorsqu'il nous a livré notre petit déjeuner. Merci André Rieu pour le petit déj, pour le pain du dîner, pour les glaces des enfants, pour le pass magique qui orne maintenant notre salon et pour nous avoir permis de revoir notre ami malgré notre petit changement de programme !

Depuis hier soir nous sommes installés comme des coqs en pâte dans un très joli camping allemand près de Berlin. Aujourd'hui nous avons décoré le Toqcar, nous sommes reposés, et demain nous irons visiter la capitale allemande. Nous n'avons pas le temps de traîner en Europe puisque nous voulons éviter l'hiver en Mongolie, mais nous en avons un aperçu.
Nous sommes tous très bien dans notre maison sur roues. Léon a l'air d'avoir toujours vécu là, il dort dans les bras de Gaspard et savoure la liberté de crapahuter partout, de manger de la terre et de l'herbe à longueur de journée et de voir le monde à hauteur de poussette (oui Nicolas elle a repris du service !). Les enfants se remettent très vite à l'anglais et vont bientôt avoir un meilleur niveau que nous (ok ce n'est pas un exploit). Nous nous remettons de toutes nos fêtes de départ puisque nous ne dormons jamais aussi bien que dans notre boîte à sardines et nous avons à coeur de nous délester au plus vite d'un certain nombre de livres. Rachel et Gaspard voudraient reprendre l'école tout de suite mais je leur impose une semaine de vacances, je suis dure et intraitable je sais, mais c'est pas parce qu'on est en voyage qu'on doit perdre tous ses principes quand même !
Merci à tous ceux qui nous ont aidés et reçus ces derniers jours en France, merci aux élèves qui ont pensé à m'envoyer leurs (bonnes) notes du bac, merci les couzinzins de Lille que nous avons été si heureux d'embrasser et que nous retrouverons palois dans un an et surtout bienvenue à Judith la première née durant notre nouvelle odyssée !

PS : les grand-mères ne vous impatientez pas, les photos suivront mais pour l'instant nous avons un problème de cordon (mais non maman on ne les a pas tous coupés trop vite).

mardi 12 juillet 2011

Un nouveau départ

Finalement Moscou aura été bien plus facile à vaincre que Saïgon (cf l'Odyssée des Toqués saison 1 :Casse-tête vietnamien ).
Logée dans les beaux quartiers parisiens par des amis qui m'ont chouchoutée comme à leur habitude, déposée grâce à eux devant l'ambassade de Russie par Jacques (mon chauffeur qui m'a gentiment téléphoné à 3h35 pour me dire gentiment qu'il m'attendait), Jacques qui a quand même failli s'étouffer (courtoisement) en me voyant arriver devant son taxi luxueux avec ma chaise de jardin dans une main, mon thermos de café dans l'autre, mon sac à dos plein de papiers, ma laine polaire remontée jusqu'au menton et qui m'a rassurée en route me rappelant qu'il y a toujours des policiers ou CRS devant les ambassades, j'ai donc planté ma chaise dans la file d'attente à 4h, j'étais la quatrième. J'ai très vite été rejointe par les suivants. Finalement je n'ai même pas eu le temps de lire, vous me connaissez, j'ai papoté. J'ai sympathisé avec une jeune ouzbèke très drôle, la fatigue aidant nous avons beaucoup ri. A 8h (une heure avant l'ouverture des grilles), la tension monte un peu. C'est là que quelques resquilleurs tentent leur chance, et à 9h c'est la cohue. Le cerberov de l'ambassade nous fait rentrer par groupes de 10-15 environ et je vous jure que nous avons tous cette impression, comme à chaque passage de frontière d'ailleurs, que nous allons passer l'examen de notre vie.
Certains sont dans des situations compliquées, d'autres sont expérimentés.
Sachez toutefois qu'avec mon dossier impeccablement prêt et sans doute un peu de chance, je n'ai eu aucun problème. L'employée de l'ambassade était agréable, et j'ai failli défaillir lorsqu'elle m'a annoncé que je pouvais avoir mes visas en une heure en payant le prix fort (que nous nous apprêtions de toute manière à payer). A 10h je suis donc ressortie avec mes 6 visas d'affaire, 3 mois double entrée (et ma chaise pliante et mon thermos de café froid).
Et quand je vois la pluie sur Paris ce matin, je réalise que j'ai eu beaucoup de chance et je pense à mes camarades qui font la queue dans le 16ème...

Petite moralité technique pour les futurs voyageurs en Russie : Passez par une agence pour obtenir les invitations (les nôtres étaient parfaites) MAIS allez faire la queue à l'ambassade pour obtenir vous même vos visas. Par des jeux de quotas, par leur seul intérêt pour les bénéfices et non pour leurs clients, les agences du style de la nôtre (Action visas pour ne pas la nommer) sont susceptibles de vous mettre en difficulté. Et un visa en urgence le jour même coûte le prix du visa par agence en délai normal. Nous avons été très mécontents de leurs prestations, ils ne nous ont jamais tenu informés de l'avancée de notre dossier, ou alors nous ont donné de fausses informations, le tout de façon très désagréable, irrespectueuse et absolument pas professionnelle.

Petite moralité toquée : nous savons que ce n'est que le début d'une longue série de galères et d'inquiétudes administratives mais pour le moment... Nous partons de nouveau, vers Lille chez nos neveux préférés (et leurs parents pas mal non plus). Nous en profiterons pour faire changer le pare-brise du Toqcar qui s'est fêlé pour la première fois à 100 bornes de Biarritz. Donc nous nous sommes embourbés et avons failli tomber dans un ruisseau, nous avons cassé le pare-brise, nous avons eu la tuile administrative... Plus rien ne peut nous arriver, désormais tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté...
YIHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

jeudi 7 juillet 2011

Les courgettes sont cuites

et les Toqués aussi.
Pour faire bref, nous avons eu une magnifique fête de départ, avec en exclusivité mondiale la découverte des nouveaux tubes des fameuses courgettes basques, que je ne manquerai pas de vous faire entendre dès que mon staff technique en aura trouvé le moyen* et **(le staff technique est très fort, cf à la fin de ce message). Merci à tous pour cette journée, merci à tous pour tous les bons moments que nous avons passés à fêter notre départ depuis plusieurs semaines...
Nous avions d'ailleurs aussi eu la veille une belle soirée de fin d'année de l'équipe de groupe scoute (TT toujours prête !), dans un lieu de rêve sans électricité, eau, réseau téléphonique, au milieu de nulle part dans le Pays-Basque, soirée pleine d'émotion et de chansons et de bananes au chocolat et au feu de bois, soirée au cours de laquelle j'ai reçu Messieurs-Dames le titre tant envié de "femme scoute de l'année". Nous sommes arrivés épuisés, nous avons failli ne jamais repartir : le matin, le Toqcar s'est retrouvé avec une roue dans le vide au dessus d'un ruisseau, les autres roues embourbées, le tout face à une pente vertigineuse... Grâce à l'aide ultra-efficace de nos compères toujours prêts, et à la dégourtitude de mon chauffeur, après avoir vidé le Toqcar, mis les chaînes, remblayé le trou, calculé, et grâce au poids de toute l'équipe de groupe + les chefs, nous en sommes sortis indemnes. C'était la leçon qu'il nous fallait avant de partir, le petit mémo : notre Toqcar n'est pas tout-terrain, nous ne devons pas nous engager dans n'importe quel chemin, surtout pas dans celui qui rassemble cailloux, boue, pente, ravin, au milieu de nulle part. Surtout si on n'a pas le groupe d'Anglet avec soi. Mais nous sommes très contents de nos chaînes et Xtophe sait les mettre désormais. Et sur ce coup-là je lui décerne généreusement le titre de "mari de la femme scoute de l'année".

Depuis quelques jours nous enchaînons les réjouissances administratives et autres préparatifs pas drôles. Mais ça y est. Nous n'avons plus de voiture, plus de maison, (plus de foie non plus, mais ça c'est la rançon des adieux), mon Iphone ne fait plus que téléphone (je sais, certaines amies vont s'évanouir en lisant ça, je suis forte je vais y survivre), le Toqcar est prêt, nous avons dit au-revoir à tout le monde, je suis en vacances depuis cet après-midi, nous partons demain matin, direction Montlouis sur Loire !!!
Mais il nous fallait une autre petite aventure pour nous sentir vraiment partis, c'est chose faite : les visas russes que nous devions recevoir aujourd'hui ne seront pas prêts. Nous sommes furieux, un peu inquiets aussi et c'est donc votre envoyée spéciale qui va aller faire la queue dès 4h du matin lundi devant l'ambassade de Russie...
Tout changement de planning et d'itinéraire est encore envisageable. Tout stress aussi.

Dernières instructions, qui valent surtout pour les parents d'élèves de l'école du Braou, les scouts, les collègues et l'administration du lycée Cantau : OUBLIEZ-MOI ! Et oubliez ma boîte mail surtout.
Idem pour ceux qui ont l'habitude d'envoyer des mails groupés de tous genres.
Je ne veux que des mails personnels, racontez-moi vos vies, les potins, les soucis et les joies.
Désormais vous pourrez joindre la famille Le Toquin sur notre adresse unique : #lestoqs@gmail.com# (mais vous retirez les #).
Nous restons joignables par téléphone tant que nous sommes en France... espérons que ce ne sera pas trop longtemps, on est un peu comme Gaspard en ce moment, on compte les nuits et elles sont plutôt blanches... même si ce ne sont pas encore celles de Saint Petersbourg.

Partir un an, by Les Courgettes
**Les courgettes, les vraies (non bactériologiques)