dimanche 29 janvier 2012

Quand le Toqcar redevient Topcar !

Allah est grand, nos nouveaux injecteurs aussi et nos sourires de même !

Nous avons encore un peu de mal à y croire, j'hésite même à poster ce message, nous tremblons à chaque bruit insolite de notre machine, nous regardons avec suspicion tout boulon de traviole et déboulonnons à chaque odeur inhabituelle mais demain nous reprenons la route, tout seuls comme des grands.

Persépolis nous attend et beaucoup d'aventures sans nul doute ensuite.
Merci à tous pour votre soutien moral, mailique, technique.

Les Toqués, plus que jamais !

vendredi 27 janvier 2012

Tuyaux pour grands voyageurs

Ceci est un message du webmasoeur intérimaire...

Vous remarquerez en haut du panneau de gauche de ce blog, au dessus de la petite carte du voyage des Toqués, un lien vers le document Bons et Mauvais Plans des Toqués. Comme son nom l'indique ce texte contient plein d'infos pratiques (chères à Tonton Cristobal) sur les différentes destinations et l'obtention des visas !
Bonne lecture.

jeudi 26 janvier 2012

Notre Iran

 Depuis bientôt deux semaines que nous sommes en escale à Téhéran, nous retrouvons l'Iran que nous aimons et tout ce que nous aimons en Iran. A commencer évidemment par les iraniens. Les autres voyageurs le savent, c'est sans doute un des peuple les plus accueillant qui soit.
Nous sommes hébergés, nourris, aidés, entourés mais jamais envahis. Si nous sommes désormais totalement sevrés d'alcool, nous devrons bientôt envisager une désintox à la théine.
A peine avons nous terminé une tasse qu'une seconde apparaît dans nos mains, et nous apprenons à le sucrer comme les iraniens : en mettant le sucre (ou le cristal de sucre) dans notre bouche.

 Autre rite : le keyan (la pipe à eau ou chicha). Puisque l'apéro n'existe pas les iraniens se réunissent pour fumer. En fin de semaine au bureau, pour célébrer une victoire, en fin de journée dans les fumoirs. Ça glougloute, ça sent le fruit, c'est très toxique mais c'est très beau (réjouissez vous, nous avons craqué et en ramenons un pour vous faire voyager aussi). Maman rassure-toi, la plupart ne fument qu'un mélange de tabac et de résine fruitée mais on nous a confirmé que les jeunes ne se contentaient pas de ça et que certains aussi y fument de l'opium.

 Les iraniens ont des habitudes qui nous amusent : au café ou au restaurant ils s'installent en général côte à côte. Les hommes et les femmes n'ont pas le droit de se toucher mais les hommes passent leur temps à s'embrasser et ils se tiennent par la main (Xtophe se promène de nouveau main dans la main avec ses copains barbus...).
 L'Iran est un pays de commerçants, le grand bazar de Teheran est une merveille. Grouillant de magasins débordant de produit alléchants, bizarres ou affreux (vive le plastique !), de porteurs tirant des chariots impressionnants. Mais certains de ces porteurs sont des enfants, de la taille de Gaspard, et ça, on ne s'y habituera jamais. 

En Iran, les fruits et les légumes sont délicieux (ah les grenades...) et à heures fixes dans la journée, les boulangers jettent sur les grilles devant leurs fours les immenses pains plats et bouillants que nous mangeons comme des pâtisseries. Dans les cafés, on commence par nous servir le pain avec de l'oignon cru et des quartiers d'orange. Puis arrive le riz, les tomates cuites et les brochettes de viande, le tout accompagné de yaourt. Les iraniens mangent à toute vitesse et s'étonnent de nous voir, bons franchouillards, passer autant de temps à table, bercés par l'appel à la prière, qui est très long ici. On va aussi essayer de vous ramener de leur boisson préférée, le lait-yaourt-pétillant, un truc indescriptible, peut-etre même plus imbuvable que l'airag mongol. 

Les rues des villes sont folles. Teheran est une ville de 13 millions d'habitants, à la moyenne d'âge très basse, et ça se sent. La circulation est terrible, les deux roues, qui souvent transportent toute la famille, prennent toutes les libertés, les motards font leurs courses à moto, circulent sur les trottoirs, en sens interdit et apparemment ça ne dérange pas la police, que personne n'a l'air de craindre et qui ne s'intéresse pas du tout à nous, c'est reposant.
Mais du coup, les parcs sont vitaux pour les iraniens. Je me souviens de notre étonnement, il y a 4 ans, à Tabriz, lors de notre première soirée en Iran, de découvrir ces parcs noirs de monde le soir. En hiver ils le sont un peu moins, mais comme même en hiver le soleil est bien agréable, il est difficile de trouver un banc libre. Nouveauté dans les parcs : des appareils de sport et de musculation sont à disposition de tous, les enfants adorent. C'est tellement pratique pour les femmes...
L'Iran c'est une monnaie de singe. Tout se paye en dizaines de milliers de rials, et dès qu'on fait une grosse dépense on joue au millionnaire. C'est une langue et une écriture mystérieuses. Même les chiffres s'écrivent différemment en farsi, et pour nous qui nous étions bien habitués au Russe, c'est l'aventure linguistique qui recommence.
L'Iran c'est la Perse, un peuple raffiné et cultivé, une culture très ancienne et préservée, et un mélange entre le Téhéran traditionnel, celui du bazar, des femmes en noir et le Téhéran moderne, jeune, des femmes à peine voilées, apprêtées, maquillées, des internautes très nombreux qui déjouent la censure (ce que nous ne savons pas faire).
Et puis l'Iran c'est l'Islam. L'Islam aux deux visages. D'abord le vrai, avec ses valeurs et ses rites qu'on ne peut qu'admirer. L'hospitalité, on vous l'a dit, qui n'est pas un vain mot. La charité et la solidarité sont aussi intégrés à la vie publique. En plus des boîtes de dons qui parsèment les rues, il y a tous ces gestes : les commerçants devant leur boutique mettent dans une caisse les produits abîmés ou autres, qu'ils laissent à la disposition des plus pauvres. En général les mendiants ont leurs repas offerts, tous les jours. Le coran le dit, la charité doit être discrète, et elle l'est, mais elle est réelle. Les mosquées sont belles et très vivantes. Entourées d'échoppes de marchands de thé, elles savent aussi accueillir les visiteurs. A Mashad nous avons pu visiter le Mausolée de l'Imam Reza, plus grand lieu saint pour les Chiites. Deux guides anglophones et francophones nous ont pris en charge du début à la fin de la visite. Elles nous ont aussi offert des cartes postales, des brochures, des CD, des maquettes de la Mosquée.

Ce sont des journées rythmées par le chant du Muezzin et les prières. Plus besoin de regarder nos montres.
Lors des fêtes religieuses d'immenses cuisines sont installées partout dans la ville, sous des bâches dans des cours. Si nous avons bien compris, les commerçants et notables du quartier préparent ou font préparer la nourriture durant toute une nuit dans d'immenses gamelles qui feraient baver mes amis scouts et dès le matin, ils installent un guichet. Femmes à droite et hommes à gauche font alors la queue pour obtenir leurs portions dans des barquettes en polystyrène (2Y ?) Et nous, comme nous sommes privilégiés, il y a toujours un voisin pour nous apporter notre repas. On se régale alors de riz, lentilles, baies et viande bouillie. (bon, on ne pense pas aux têtes de moutons qu'on a vu bouillir dans les marmites...). Et comme nous avons eu la chance de vivre les 40 jours après la mort de l'Imam Hussein et l'anniversaire de la mort du prophète, on a eu plusieurs festins.

Et puis c'est l'autre islam, celui des extrémistes, celui qui porte tellement tort au premier, l'Islam politique, celui qui opprime la moitié de la population, la féminine. Celui dont nous vous parlerons plus tard, pour ne pas porter préjudice à nos hôtes. Celui qui fait que sans doute vous n'aviez pas la même image que nous de l'Iran. C'est celui qui est très critiqué ici même,  parce que contrairement à d'autres peuples que nous avons rencontrés, les iraniens ne se privent pas pour nous dire ce qu'ils pensent de leur régime, pour parler de leurs espoirs et plaisanter de leurs malheurs. Leur plus grand reproche vis à vis de la France ? Leur avoir renvoyé l'Imam Khomeiny...

Et nous ce que nous devenons en Iran ?
Voici deux semaines maintenant que nous sommes à Teheran. Nous avons eu des hauts et des bas. Des espoirs et des crises de nerfs. Entre notre assistance française, efficace mais au fonctionnement parfois étrange et changeant, leurs correspondants iraniens au fonctionnement... oriental, et donc souvent incompréhensible pour nous, la barrière de la langue (nos interlocuteurs ne parlent généralement que farsi), nos inquiétudes mécaniques, administratives, financières, le tout sous le voile pour moi, nous tanguons mais gardons le cap. Et somme toute, une fois l'incertitude de la situation acceptée (oui je sais : incertitude-acceptation n'est pas très TT) nous nous reposons dans notre havre teheranais. Les enfants ont pris leurs habitudes au parc, ils y jouent tous les jours avec les enfants du quartier, quand je me promène dans la rue, tout le monde nous salue : "Leon Salam !", le soleil est permanent et les températures clémentes. Christophe, lui, commence à comprendre le farsi, du moins celui de Mohamad notre mécano-nounou de chez SOS Iran Assistance. Il passe ses journées avec lui, sur sa moto, dans notre moteur, dans les bureaux. Et je peux vous dire que ce n'est pas de tout repos mais ce n'est pas triste non plus !                                              
Normalement au plus tard le 29 janvier nous recevons nos nouveaux injecteurs (je suis impatiente, pourvu qu'ils soient jolis). Donc le 30 janvier soit nous redémarrons et poursuivons notre route, soit nous serons rapatriés, pour mieux repartir évidemment.

Donc quoi qu'il advienne, où que ce soit, l'aventure continue (poil au Toqué).

samedi 14 janvier 2012

Pause (pose) à Téhéran

Toujours dans le souci de varier les plaisirs au cours de notre
voyage, nous avons décidé de parcourir les derniers 400 km séparant
Mashad de Teheran sur un camion. Enfin, soyons précis, le Toqcar a
été porté par un camion, Xtophe l'accompagnant a expérimenté la
vie de camionneur iranien, et les enfants et moi même avons testé le
taxi-minibus. Et donc la conduite iranienne. Il y a eu quelques
épisodes intéressants comme celui où nos assureurs ont construit une
rampe en terre dans un terrain vague pour faire monter le camping-car
sur le camion. Celui du déchargement aussi, à minuit, sous la grêle,
le camping-car devant d'abord passer sur un plateau trop petit puis
penché à 60 degrés (si maman, je suis sûre, je révise les angles
en cm2), Xtophe au volant, avant de se poser par je ne sais quel
miracle (à ce moment-là j'ai fermé les yeux) sur le sol teheranais.
Les enfants trouvent tout cela très excitant.
Pour nous, j'ai peur que ça ne devienne routinier.
En tous cas nous testons notre assistance internationale et ça
fonctionne très bien. Et il faut reconnaitre qu'être en panne en
plein milieu de Téhéran, à deux pas du bazar, ce n'est pas pour nous
déplaire. Nous sommes heureux d'être en Iran, retrouvons les saveurs
les paysages et les gens que nous avions tant appréciés il y a 4 ans.
D'accord Gaspard trouve très injuste que seules les femmes puissent
porter le voile, il trouve que ça me donne un air de fantôme
absolument irrésistible. Il est déçu aussi que nous ne soyons pas
au bord de la mer parce qu'il fait si beau et chaud (10 degrés
messieurs-dames!) qu'il se serait bien baigné.
En tous cas nous avons enlevé nos collants, cette seconde peau que
nous portons depuis 4 mois, et parfois la gente masculine de la
famille sort sans couvre-chef, et quel plaisir (enfin j'imagine
puisqu'en tant que chef, je ne connais pas ce plaisir-là).
Quelques bons génies se sont penchés sur notre moteur, mais rien ne
se passera dans les 2 jours puisque demain l'Iran célèbre une grande
fête (40 jours après la mort de l'Imam Hussein). Nous espérons faire
de nouveau ressusciter notre Toqcar au cours des semaines à venir.
Dans le cas contraire, nous aviserons et vous aviserons mais ne vous
inquiétez pas, nous avons plus d'un tour dans notre coffre.

lundi 9 janvier 2012

Les Toqués renaissent de leurs glaçons

Le 4 janvier au matin, nous n'en menions pas large lorsque nous avons
arrimé notre Toqcaravane à un minibus pour partir de Khiva et
rejoindre le Turkmenistan. Comme nous étions particulièrement en veine
à ce moment-là, nous n'avions pas pu recharger les batteries du
camping-car la nuit, puisque nous avions eu droit à une immense
coupure d'électricité. Même mes amies nouillettes comprendront que
sans moteur nous n'avons pas d'électricité donc pas de chauffage...
Les enfants et moi avons donc pris place dans le minibus avec deux
soeurs de la gérante de l'hôtel où nous étions garés à Khiva. Elles
étaient charmantes, on a échangé tant bien que mal et j'ai cru
comprendre qu'elles allaient nous aider au Turkmenistan.
Heureusement pour Xtophe, seul au volant du Toqcongélateur, la route
n'a pas duré très longtemps. Les formalités se sont déroulées sans
encombre côté ouzbek et notre chauffeur nous a tractés jusqu'à la
ligne de démarcation entre les deux pays. Là nous avons attendu,
tâchant de comprendre ce qui nous attendait véritablement. Finalement
les douaniers ouzbeks nous ont poussés pour franchir le petit pont qui
sépare les deux pays, et le minibus qui permet aux piétons de
traverser le noman's land de 200m nous a tractés jusqu'au poste
frontière turkmène. Hasard ou coincidence, arrivés à bon port, ce
minibus a rendu l'âme...
Les formalités se sont révélées longues et onéreuses côté turkmène. Le
responsable de l'importation des véhicules a commencé par nous dire
qu'il ne pouvait nous laisser entrer avec un véhicule en panne (ah bon
?). Nous lui avons expliqué la situation, et n'avons pas compris par
quel miracle mais finalement il a vite changé d'avis, aussi vite qu'il
est tombé amoureux de moi puisqu'il ne voulait plus de Xtophe pour
gérer la situation. Le charme du bonnet...
Alors que le jour commençait à faiblir et que nous nous demandions
comment nous allions ensuite nous débrouiller à Dachoguz, dans un pays
inconnu qu'il nous fallait traverser sans moteur, nous avons eu la
surprise de constater que les deux femmes avec qui nous avions voyagé
jusque là nous attendaient après la frontière avec une voiture, prête
à nous tracter. Et ils nous ont emmené jusqu'à chez eux. Garés,
branchés sur l'électricité, nous avons été invités à manger dans une
magnifique salle Turkmène, avons eu droit à des salades, du plov et
des sucreries. Et nous nous sommes mis d'accord avec des hommes de la
maison pour qu'ils nous tractent jusqu'à Ashgabat le lendemain.
Le lendemain matin, toujours poursuivis par notre chance du moment,
nous nous sommes réveillés sous la neige ! (à la lisière d'un immense
désert...) Il nous a fallu chaîner la voiture-tracteur et serrer les
dents. Heureusement, nous avions pu recharger la batterie ce qui nous
a permis de laisser notre chauffage en route pour les enfants. Devant,
c'était une autre affaire.
Je ne vous dis pas l'équipage dans la Roulottoquée : tous avec nos
manteaux et nos bonnets, puis en fin de journée avec nos couvertures.
La route a duré 11 heures, 11 heures sans le bruit du moteur certes,
mais pas de tout repos. Nous avons traversé un immense désert, vu nos
premiers dromadaires. En l'absence de ventilation, j'ai passé ces 11
heures à désembuer le pare-brise grâce à notre super balai-raclette ;
je suis désormais qualifiée en tant qu'essuie-glace. Et courbattue.
Mais en fin de journée, la buée a commencé... à givrer ! Nous avons
donc dégainé le chalumeau à gaz de Xtophe et toutes les 5 minutes nous
faisions fondre la glace pour pouvoir y voir, et ce dans la nuit, en
ville, avec les warnings de notre voiture-tracteur dans les yeux...
L'arrivée à Ashgabat a été difficile. Nous étions épuisés, glacés,
n'avions plus d'électricité pour le chauffage, même les déesses
Nintendo nous avaient lâchés depuis longtemps. Et il fallait trouver
un endroit correct et avec électricité où s'échouer... Après plusieurs
demi-tours, refus de se laisser larguer dans des endroits pourris, le
tout dans le noir, le froid et sur la glace (sinon c'est pas drôle),
nous avons trouvé un parking pour poids lourds et voiture, apparemment
correct. Quelque part dans Ashgabat.
Le soir, avant de nous coucher nous avons eu la bonne idée de relire
nos guides et consulter nos cartes et avons découvert que la frontière
par laquelle nous comptions passer deux jours plus tard, se situe au
milieu de routes passant à 2000m d'altitude... Tout pour nous
rassurer.
Le lendemain matin, Xtophe a eu la confirmation par le gardien du
parking et d'autres hommes traînant là : d'après eux il est impossible
de se faire tracter sur ces routes, il nous fallait mettre le
Toqcarépave sur un camion. Franchement nous étions au bord du
découragement. Heureusement nous étions bien entourés, toute cette
bande, ne parlant pas un mot de français ni d'anglais a décidé de nous
aider. Ils se sont tous penchés sur le moteur, tout en passant des
coups de fil pour nous trouver de l'aide. Je suis partie au
ravitaillement avec Ulysse parce que évidemment, nous n'avions pas un
manat en poche, pas d'accès au réseau téléphonique, plus rien à
manger, la misère. Il faudra que je vous parle d'Ashgabat parce que
cette ville dépasse l'entendement. Si vous en avez l'occasion, allez
voir quelques photos sur le net, cette ville
futuristo-mégalo-marbrée-dorée enneigée et avec les décorations de
Noël, ça vaut son pesant de pipas.
Et alors que je faisais les mille formalités nécessaires à l'achat
d'une carte sim, coup de fil de Xtophe (grâce au téléphone d'un de ses
assistants, sur le téléphone de mon chauffeur de taxi) : alors que
pour la énième fois il redémontait des pièces du moteur, le gardien du
parking a mis le doigt sur le problème : des fils brûlés. (diesel ?
Mauvaise route ?) Ils ont alors coupé, rallongé les fils et les ont
tous reconnectés un à un. Et... notre courageux Toqcar a redémarré,
comme en 11 !
Vous imaginez l'euphorie à bord. Et une fois de plus, c'est grâce à
l'aide de ces personnes rencontrées par hasard, qui ont donné de leur
temps, que nous nous sommes tirés d'une situation vraiment délicate.
Je ne suis pas sure qu'ils aient mesuré à quel point ils nous ont
rendu service et nous pouvons dire que les Turkmènes sont sans doute
encore plus précieux que leurs bâtiments.
Nous avons donc pu franchir la route montagneuse incroyable qui sépare
le Turkmenistan de l'Iran tout seuls, comme des grands. Et nous étions
quasi seuls aussi à la frontière iranienne. Nous attendait là une
autre difficulté, puisque, volontairement, nous sommes partis sans
Carnet de Passage en douane, document nécessaire à l'entrée en Iran
avec un véhicule. Mais document très onéreux. Comme toujours les
iraniens se sont montrés très courtois. Nous avons passé 5 heures à
discuter, insister, mais 5 heures avec des gens charmants, dans des
fauteuils, à boire le thé. Et alors qu'ils nous annonçaient qu'ils ne
pouvaient nous laisser que 4 jours dans le pays, finalement, moyennant
finances, nous avons obtenu un permis d'un mois.
Et voilà comment en deux jours notre moral et l'avenir de notre voyage
ont tourné !
Nous voici en Iran, dans ce pays que nous adorons. Nous quittons
demain la ville sainte de Mashad pour rejoindre Téhéran, où nous avons
rendez-vous avec l'antenne de la Maif, en espérant qu'ils pourront
nous aider à faire des réparations durables sur le Toqcar.
Inch Allah ...

Message du 9 janvier 2012

Tout va pour le mieux, les températures sont clémentes et la vie a repris son rythme normal.
Pas d'accès au blog* ni à Facebook ni à Google, mais la vie iranienne est toujours aussi sympa et les gens extraordinaires.

Bises à tous

Christophe

*Je retranscris un message téléphonique envoyé par Christophe !
Nath de B, webmistress








vendredi 6 janvier 2012

Message express du 6 janvier 2012

Le camion va mieux, nous partons demain pour l'Iran et espérons être a Mashad dans 2 jours si tout va bien. Nous avons fait une réparation de fortune sur une vingtaine de câbles elec qui avaient brûlé et sur le filtre diesel.

Christophe

lundi 2 janvier 2012

Résolution(s?) de Toqués

Chers tous, nous vous souhaitons une excellente année 2012.
La nôtre a bien commencé, un peu en avance sur la vôtre, en famille,
avec un festin ouzbek, le discours du President, pas mal de vodka et
de danses plus ou moins gracieuses, puisque nous étions invités par
les propriétaires de notre hôtel.
Mais surtout ce qui marque notre début d'année, c'est une nouvelle
résolution. Refusant de nous encroûter dans le confort d'une aventure
désormais familière, cette année nous avons décidé de faire très
fort.
Aux grands problèmes, les grandes résolutions.
Nous avons décidé de corser notre voyage, et, plus ecolos que jamais,
nous nous apprêtons à passer dans quelques jours, deux frontières
dans un Toqcar en panne, transformé en caravane.
Et comme nous n'aimons pas faire les choses à moitié, nous avons
choisi deux frontières intéressantes : celles du Turkmenistan et de
l'Iran. Ces Etats connus pour leur grande ouverture vont adorer nous
voir arriver dans un véhicule qui ne roule pas.
A cela nous ajoutons la difficulté de respecter les délais imposés
par nos visas : 5 jours pr le Turkmenistan, un mois pour l'Iran.
Et nous devrons, en plus de trouver des tracteurs, des mécaniciens et
des douaniers compréhensifs, gérer le problème du chauffage, un poil
compliqué sans moteur.
Le déroulement des faits est donc le suivant : le 4 janvier nous nous
faisons tracter jusqu'à la frontière Turkmène. Dans notre malchance
nous avons pu au moins, grâce à notre mécanicien de choc, arriver
jusqu'à Khiva, et même jusqu'au parking de l'hôtel où nous avions
prévu de nous poser. La frontière n'est qu'à 60kms.
Au Turkmenistan nous nous donnons une ultime chance de refaire
démarrer la machine qui semble avoir des problèmes elctriques
(tronique?) dus peut-être au mauvais diesel ouzbek, à l'abus de
mauvaises routes, aux 18000kms que nos venons de parcourir. Quoi qu'il
en soit, d'une manière ou d'une autre, nous devrons ensuite traverser
le désert du Kara Korum, 400 kms, pour rejoindre Achgabat, et la
frontière iranienne avant le 8 janvier. Nous demanderons alors l'asile
mécanique aux Perses.
Une fois les douaniers iraniens charmés (Rachel et moi préparons
déjà notre danse des 2 voiles), nous nous poserons dans un coin et
appellerons notre assurance, qui nous couvre à partir de ce moment-là.
La Maif scellera alors notre destin et nous nous préparons à toutes
les éventualités même si nous espérons que sa résolution de nos
problèmes sera à la hauteur de la nôtre.

Et pour ceux qui pensent toujours que tout ceci est encore trop simple
pour des Toqués, je pense pouvoir achever de les convaincre que nous
nous préparons à vivre quelques semaines exceptionnelles en leur
rappelant que nous devrons régler cette situation un peu épineuse
SANS UNE GOUTTE D'ALCOOL.
En Iran la fête est plus folle !