lundi 29 août 2011

Pause et repos a Irkoutsk

Vous excuserez ma frappe sur clavier russe. Eventuellement en vue de la rentree, mettez ce texte entre les mains d'un de vos 7-17 ans et demandez-lui de retablir tous les accents manquants. Meme si je pense que l'exercice est un peu ardu pour les lyceens...
En attendant nos visas mongols nous avons profite du calme de la megapole du Baikal. Nous avons fait des choses indispensables telles que tester un parc de loisirs russe, et l'experience vaut son pesant de caviar. Nous avons meme eu droit a la panne d'electricite et au sauvetage par les quelques employes du parc et par nous-meme des enfants restes coinces sous les structures gonflables si belles pourtant... 
Ensuite, puisque nous nous l'etions promis depuis notre bourde moscovite, nous sommes alles au cirque. L'avant-spectacle etait porteur d'espoir puisque l'orchestre etait tres bon. Sauf qu'il a vite ete remplace par notre amie la deesse neo-sovietique Techno. Les animaux etaient feroces et impressionnants : des cochons dont un qui est tombe dans la rigole autour de la scene et qui heureusement a ete sauve de la noyade, des singes habilles dans un numero de corida (mise en abime interessante de la condition animale) et quelques chiens... Les numeros de jonglage et d'acrobatie demandaient surtout une immense concentration aux artistes puisque sans cesse autour d'eux evoluaient des filles a moitie nues (en tous cas moins couvertes que les singes) dans des choregraphies de tres bon gout et des costumes certes legers mais au moins fluos et brillants voire electriques. Un numero de jonglage s'est termine par le faux suicide au pistolet du jongleur et de son assistante (qui sortait les balles de son decolete ou de ses porte-jarretelles). Et le clou du spectacle, comme dit Ulysse : "J'avais jamais vu ca dans un cirque" : des immenses jets d'eau qui envahissent la piste, n'en finissent plus de monter, le tout sous les lumieres psychedeliques et accompagne d'une techno de la plus pure espece... J'allais oublier le detail croustillant : a la fin de l'entracte a lieu le tirage au sort de la tombola qui permet de gagner un telephone, un aspirateur, un cuit-vapeur ou une bouilloire electrique ! Franchement ca a ete une experience hallucinante, et le mieux pour nous a ete de voir notre Leon debout n'en loupant pas une miette, poussant des cris a chaque nouveau jeu de lumiere (donc souvent) et dansant comme un raver. Vous vous doutez que la toquee feministe vous parlera bientot de la condition des femmes en Russie, qui ne ressemble a rien de ce que nous avions vu encore, mais qui n'est pas glorieuse.
Nous parcourons aussi en long en large et en zigzag le marche chinois d'Irkoutsk, mine d'or comme tous les bazars, nous mangeons des choses delicieuses et etranges, achetons pieces mecaniques, jouets, fruits et legumes, et nous renseignons sur les couvertures, les chapkas, les collants de laine, parce que les journees chaudes et les journees froides alternent, il fait 6-7 le matin et on sent que l'hiver peut nous tomber dessus a n'importe quel moment puisque le printemps et l'automne n'existent pas vraiment ici. Du moins pas comme nous l'entendons (surtout a Surf-city dont le charme reside dans la douceur du climat).
Demain et les jours qui viennent, nous serons au bord du Baikal, avant de rejoindre Oulan Oude. Nous risquons ne pas nous attarder trop a l'aller parce que l'impatience monte dans les troupes, 3 membres de l'equipage sont maintenant tres presses d'arriver en Mongolie, 2 autres avouent l'etre un peu aussi et le dernier n'est pas difficile, il est toujours heureux comme un toque dans un camping-car.

PS : nouvelles photos en ligne

vendredi 26 août 2011

Petite parenthèse géographique

Je vois que nous vous avons un peu perdus en route en ce qui concerne notre itinéraire. Notre itinéraire prévisionnel évidemment, qui est aussi notre itinéraire idéal et qui se pliera au fur et à mesure du voyage aux aléas géographiques, politiques et humains qui se présenteront à nous.
Il est vrai que les choses ne sont pas si simples.
Je vous invite à regarder votre planisphère, ou à ouvrir votre agenda, ou à chercher une carte sur google pour mieux comprendre. Comment ça je vais ma prof ?
Nous sommes en ce moment à Irkoutsk (oui je sais, ça nous fait toujours le même effet à nous aussi quand on y pense...) nous aurons nos visas mongols lundi après-midi. Nous quitterons donc la ville à ce moment-là et longerons le sud du Baikal pour aller à Oulan Oundé point de passage obligé pour les non-russes pour aller en Mongolie. Non, à vrai dire, il est aussi possible de passer par l'Ouest de la Mongolie, par l'Altai, ce que nous avions envisagé. Sauf que la route est très très difficile et que nous savons notre bon vieux Toqcar incapable de les affronter. Nous préférons donc choisir la voie de la raison et descendrons jusqu'à Oulan Bator pour rayonner autour de la capitale. De toute manière on ne peut jamais tout faire et notre mode de voyage confortable nous limite forcément un peu au niveau de l'itinéraire. Mais il faut aussi savoir qu' il n'y a pas de frontière entre le Kazakstan et la Mongolie. Du moins pas pour nous et je pense que si vous jetez un oeil au relief de ce coin-là, vous comprendrez aussi pourquoi.
Donc on n'a pas d'autre choix pour sortir de Mongolie (outre la Chine où nous ne souhaitons plus aller tant les contraintes sont importantes pour les voyageurs en véhicules) que de repasser par la Russie, et donc pour nous de repasser par la route que nous avons empruntée à l'aller passant de nouveau par Irkoustsk jusqu'à Novosibirsk, avant de descendre au Kazakstan. (d'où Simon, si tu suis, les difficultés pour le visa russe puisqu'il nous fallait un visa 3 mois double entrée) Après la Mongolie nous serons donc de nouveau en Russie jusqu'à fin octobre.
Et ensuite ? Ensuite si tout se passe bien nous traversons le Kazakstan, nous souhaitons vraiment avoir le temps de passer quelques semaines au Kirghiztan, mais malheureusement nous n'aurons sans doute pas le temps d'aller au Tadjikistan, nous rejoindrons donc l'Ouzbekistan début décembre (oui je sais, juste au moment de la naissance de notre première nièce...) C'est normalement là que nous passerons Noël avec un chouette cadeau en guise de Père Noël et de dinde : des grand-parents !
Ensuite voici ce qu'on espère, parce qu'administrativement ce ne sera pas si simple : nous espérons pouvoir traverser le Turkménistan et l'Iran (nous n'aurons sans doute que des visas de transit d'une semaine pour chaque pays, même si nous allons essayer d'avoir plus pour l'Iran), et devrions être donc vers la mi ou fin janvier en Turquie. Nous comptons y passer facilement 2 mois, à visiter le Sud et l'Est, à nous reposer dans ce pays que nous aimons beaucoup.
Et après (demandent les inquiets qui connaissent nos projets) ? Après normalement, notre plan idéal nous mène à partir d'avril en Syrie, Jordanie et Egypte. Je réponds donc aux inquiets que nous ne pouvons présumer de la situation en Syrie et au Moyen Orient dans 7 mois. Nous avons des contacts sur place qui nous tiendrons informés et nous déciderons sur le moment. Mais si nous jugeons que la situation ne nous permet pas d'emprunter cette voie, certes nous serons très très déçus mais vous nous connaissez, nous ne nous laisserons pas abattre.
Mais alors, vous rentreriez à la maison (espèrent certains ouioui je vous entends) ? Oh que non, nous avons déjà plein d'idées d'itinéraires séduisants et de contrées à découvrir entre la Turquie et Biarritz, sachez donc que vous ne nous verrez pas avant l'été 2012, quoi qu'il arrive !

mercredi 24 août 2011

Tavarich President

Actuellement paraît dans Le Monde une série d'article sur la route
Moscou-Vladivostock. Nous ne pouvons les lire faute de connexion mais
savons que du coup notre famille nous suit encore mieux. Nous savons
aussi que certain de nos aïeux se rabaisse du coup à lire avec intérêt
quelques pages de ce journal de bolcheviks, nous sommes heureux
d'apprendre que la sagesse a attendu le nombre des années et des
arrière-petits enfants. Mais rassure-toi Aitatxi, ça restera entre
nous.
Je disais donc, camarade Poutine, comme je ne suis pas avare de
conseils et que je n'ai pas hésité à en donner à l'Eglise catholique,
je vais te faire une suggestion : désormais avant de faire des
déclarations, effectue quelques vérifications. Avant de crier sur tous
les Kremlins que désormais on peut rallier Moscou à Vladivostok sans
quitter le bitume, prends donc 3 semaines de vacances, ton 4x4 préféré
et trace vers l'Est. Et ensuite nous en reparlerons.
Certes, il y a des tronçons superbes. Globalement jusqu'à Krasnoiarsk
si l'on n'est pas trop difficile ou qu'on a déjà pas mal voyagé, la
route est correcte. D'ailleurs j'en profite, camarade président, pour
te féliciter pour ton dispositif policier auquel notre cher président
français ne trouverait rien à redire.  Jusqu'à la fin du Tatarstan,
ils sont partout, tout le temps. Heureusement que nous avons notre GPS
magique parce qu'il faut respecter scrupuleusement les limitations de
vitesse mais elles ne sont quasi jamais annoncées. Nous avons été
arrêtés une fois et accusés d'avoir doublé à un endroit interdit. Il
se trouve qu'il n'y avait aucun marquage au sol à cet endroit-là et
nous en avons déduit depuis (je vous l'ai dit on est très malins)
qu'en l'absence de marquage tout était interdit. Mon chauffeur a bien
essayé de contester, puis finalement quand le policier (au képi
démesuré) lui a montré l'image le menaçant de menottes puis de prison,
il a accepté de payer un bakchich (que l'homme est faible !) Mais pour
le moment ça a été notre seul incident de la sorte.
Certes les paysages sont beaux. Parfois monotones dans la steppe ou la
Taiga, mais nous apprécions le charme des villages de bois, les
bouleaux et les bouleaux et les pins. Et les bouleaux. Nous apprécions
aussi de pouvoir acheter pommes de terre, champignons, fruits,
légumes, pignons de pins (ma nouvelle drogue) en bord de route.
Certaines villes sont affreuses, mélange de cette architecture
soviétique dont la Sibérie a largement bénéficié, de rues bourbeuses
et boueuses, de ruines et affiches publicitaires en tous genres, mais
les jolies maisons en bois les sauvent toujours un peu.
Mais certains tronçons de la route n'ont jamais vu l'ombre de la
couleur du bitume. Ce ne sont que trous, caillasses et poussière.
Parfois, un camion de chantier passe et, par acquis de conscience,
balance devant nous deux traînées généreuses de bitume liquide sur la
chaussée. Nous nous trouvons donc non seulement obligés de rouler sur
ce bitume tout frais, mais comme nous faisons, comme tous les autres
véhicules, tous les efforts du monde pour l'éviter, nous creusons
cette route avant même qu'elle n'existe.
Aujourd'hui nous avons explosé notre premier pneu. Expérience
indispensable du voyageur... dont je me passe très bien. Même si notre
équipe technique a été très efficace et si finalement je porte assez
bien le gilet jaune fluo. Nous avons donc contribué à faire vivre un
des milliers de vendeurs de pneus qui fleurissent aussi le long des
routes avec les garages, et il est vrai que tu peux te vanter,
Camarade, de faire les beaux jours des mécaniciens en tous genres.
Alors cher Président, lorsque tu auras mangé de la poussière, que tu
auras poireauté devant des passages à niveaux nombreux (et les
transsibériens le sont aussi), que tu auras mis les pieds dans la boue
et la main dans le cambouis, que tu auras affronté tes chauffards de
concitoyens, et parcouru 450 kms en une journée, tu pourras faire
toutes les déclarations que tu souhaites.
Et encore, je suis généreuse, parce que j'aurais pu t'imposer de
repasser par cette route au retour, comme nous le ferons dans un mois
et demi...

dimanche 21 août 2011

Polyglobtrotters


En Russie, c'est la première fois que nous nous trouvons dans un pays où si peu de gens parlent une autre langue que la leur. Evidemment cela s'explique sur le plan historique, mais nous pensions que les jeunes parleraient davantage anglais. En vérité, quelques étudiants parlent anglais, quelques personnes plus âgées parlent allemand, ou encore plus âgées quelques mots de français mais dans l'ensemble on ne peut communiquer qu'en russe en Russie. Et je peux vous dire que je bénis ma professeur de russe et que je la remercie. Tous les mercredi soir depuis janvier je crois (j'ai raccroché les wagons, les cours avaient déjà commencé) j'ai fait de mon mieux pour apprendre quelques rudiments de russe. Dieu sait que parfois je suis arrivée épuisée en cours, comme mes camarades de classe, parce que nous n'avons plus les neurones de nos 10 ans mais avons 10 fois plus d'occupations et de soucis. Dieu sait que je n'ai pas toujours eu le temps de faire mes devoirs (pourvu que mes élèves ne lisent pas ce passage), Dieu sait que parfois nous aurions pu jouer "les sous-doués apprennnent le russe", mais je suis toujours allée avec plaisir assister à ces cours et ils me sont très très utiles. Merci Evelyne, vraiment je me débrouille très bien, mieux que je ne le pensais. J'arrive toujours à exprimer ce que je veux et à  comprendre les propos de mes
interlocuteurs. Evidemment, il ne faut pas que nous entrions dans de grands débats philosophiques. Et encore... un soir à Omsk, avec un peintre bien allumé nous avons pu échanger quelques idées... heureusement tout de même qu'il avait sans doute fumé quelques herbes de la steppe et que je suis habituée à converser avec des énergumènes que je ne comprends pas toujours... D'ailleurs c'est ce peintre qui a trouvé que moi je faisais très française, mais que Xtophe lui avait certes un nez français, mais quand même clairement un air italien. (mon pyjama lui doit faire biélo-russe puisque la dernière fois que des policiers sont venus frapper en pleine nuit à la porte du Toqcar, me voyant descendre, tout en pouffant dans leur képi immense, ils nous ont demandé si nous étions bien biélo-russes).
Donc Evelyne, je vous remercie, je vous félicite, en quelques mois grâce à vous j'arrive non seulement à tout lire mais surtout à comprendre et exprimer beaucoup de choses en russe, ce qui permet aussi à ma famille et aux enfant de pouvoir s'exprimer de mieux en mieux. Et heureusement, parce que si beaucoup de russes sont très discrets, voire distants (et on sent l'influence d'années de terreur, on lit dans leur attitude ce "je ne sais rien je ne vois rien je n'ai rien vu"), ceux qui parlent avec nous nous donnent vraiment envie de pouvoir échanger un peu plus que des sourires (et de la nourriture parce que tous nous offrent fruits et légumes).
Et je ne saurais trop conseiller aux futurs voyageurs en Russie, en plus d'emporter un pyjama (qui règlera tous les problèmes nocturnes avec la police), d'apprendre le russe avant de partir. En espérant que vous trouviez une professeur aussi passionnée passionnante  et patiente que la mienne !

vendredi 19 août 2011

Petites suggestions pas très catholiques

 Cher Michel et autres amis prêtres, chères catéchistes, chers amis
grenouilles et crapauds de bénitiers, papa, maman, Aitatxi, mes aïeuls
et tous les saints, et vous aussi tous mes amis mécréants ou barbares,
nous sommes sauvés ! Votre envoyée spéciale dans le monde, TT toujours
prête a trouvé le moyen de sauver l'Eglise catholique, en toute
simplicité. Je ne parle pas de réformes, de révolution, d'évolution,
je ne parle ni théologie, ni même de la plus petite idée ni analyse
biblique, je parle, parce qu'il faut se mettre au goût du jour, de
communication. Arrêtons de penser, remettons tout simplement le
catholicisme à la mode. Et c'est en Russie que j'ai trouvé des idées.
Peu catholiques, certes, mais très orthodoxes.
D'abord il nous faut donner un style un peu plus attractif à nos
églises. Les clochers qui défient le ciel de manière agressive,
remplaçons-les par des bulbes harmonieux, ronds et aux couleurs
variées. Du vert, du bleu, de l'or surtout, histoire de montrer notre
richesse, et parce que l'or attire. Si possible donnons à nos églises
des airs de contes de fées voire de Walt-Disney (excellent en matière
de com). Couvrons également les murs de nos églises d'icônes, et
encore de dorures, qui occupent et enivrent les yeux et l'esprit
durant le culte. Chez les Toqués, nous sommes fans des églises et
cathédrales russes.
Mais transformer nos églises ne nous suffira pas, alors relookons
aussi nos prêtres ! Les popes ont tout compris. Certes ils portent un
long vêtement noir, mais finalement à une époque où nos "jeunes"
prêtres revêtent, tels leurs grands-pères, le col romain, la tenue
pourrait avoir le vent en poupe. Et puis ce long vêtement vole au vent
justement, comme celui des sorciers ou des super héros, et il affine
la silhouette... Mais surtout, les popes portent les cheveux longs,
qu'ils attachent en queue de cheval ou en chignon, et également la
barbe, ce qui leur donne un look très rock and roll. Et comme beaucoup
ajoutent à cela une grosse chaîne en or, ornée d'une croix, le côté
sorcier-super héros-rock-rap n'est plus à démontrer et saura sans nul
doute attirer la jeunesse française.
En revanche côté culte, il faut reconnaître que la messe catholique la
moins fun (je ne citerai pas d'exemple mais nous en avons tous en tête
je crois) est très moderne et fantaisiste à côté des messes
orthodoxes, que sauvent heureusement des chants magnifiques (surtout
quand on ne comprend rien) et ces voix russes que j'aime toujours
autant.
Dépénalisons donc l'opium du peuple, mettons-le au goût du jour camarades !

jeudi 18 août 2011

Camping Karachi

Chers lecteurs, pour vous nous ne reculons devant aucune expérience et cet été nous avons testé un concept qui devrait faire fureur dans les années à venir : le camping en Sibérie. Nos amis voyageurs Philipp et Augusta, qui ont une longueur d'avance sur nous, nous avaient conseillé de ne pas manquer les lacs après Tcheliabinsk et nous avaient indiqué un nom de village. Comme notre compagnie s'est modernisée depuis notre première aventure, nous avons désormais un GPS qui est bien pratique, et que nous allons bientôt regretter puisqu'il semblerait que la modernité des Toqués ait des limites et que notre GPS s'arrête aux frontières russes. Nous avons donc localisé ces lacs, sans bien savoir à quoi nous attendre. Nous avons vu plusieurs sanatoriums, quelques ruines d'un passé sans doute plus glorieux pour la région, puis notre route s'est transformée en chemin, le chemin en bourbier mais après avoir un peu tourné nous nous sommes retrouvés, derrière une petite ville constituée d'une barre d'immeubles et d'une multitude de jardins ouvriers, au bout du chemin, face à un camping ! Trois charmantes jeunes-filles nous ont indiqué le prix de la nuit (modique), nous ont annoncé très fièrement qu'il y avait un bar et un dancing, et m'ont rassurée en me disant que la musique s'arrête toujours à 2h du matin... Rappelez-vous notre crainte du Dieu techno... A notre disposition aussi un bania payant et des douches gratuites. L'avantage en Sibérie, surtout après une telle route, c'est qu'on ne fait pas le difficile et qu'on accepte LE camping, sans doute le seul à quelques milliers de kilomètres à la ronde. En plus la perspective d'un peu de confort est toujours très attrayante pour le routard.
Nous avons jeté notre dévolu sur un emplacement au bord d'un lac, puisque le camping en compte deux, en bas d'une pente que nous n'étions pas certains de pouvoir remonter, mais surtout à l'opposé du bar. Voyant les autres campeurs (ou pique-niqueurs) marcher jusqu'au milieu du lac, l'eau aux chevilles ou aux genoux, nous avons compris que visiblement il n'y avait aucune profondeur (on est très malins dans la famille il faut dire). Nous avons sauté dans nos maillots de bain, ravis à l'idée d'une baignade raffraîchissante puisque le thermomètre ne descendait toujours pas (temps des verbes à étudier) sous les 30 degrés. Première surprise lorsque nous nous sommes retrouvés à marcher sur une vase visqueuse, sorte de pâte à prout des marais. Seconde surprise : l'eau était chaude. Troisième surprise, les gens autour de nous avaient un air plus africain que sibérien... cette glaise est noire et les gens s'en recouvrent tout le corps avec un sérieux et une application étonnante. Quatrième surprise, mauvaise pour ceux d'entre nous qui ont l'habitude de plonger dans l'eau sans réfléchir : ce lac est très très salé. Tellement salé que la cinquième surprise nous a bien plu : alors qu'on a de l'eau sous les genoux, on flotte d'une façon insensée, expérience que nous ne pensions pas vivre avant de longs mois et la mer morte. Quelle baignade épique !
Nous avons donc vite compris l'intérêt du second lac, à l'eau douce et pourquoi ces sibériens noirs traversaient le camping pour aller se rincer dans l'eau normale (beurk) du second plan d'eau.
Nous avons ensuite testé les sanitaires du camping, enfin la douche parce que les toilettes n'étaient guère attirantes même s'il faut savoir qu'en Russie, s'il y a une chose qui ne manque jamais et nulle part, ce sont les toilettes.
la douche est un tuyau au milieu des cabines du sauna. Et au milieu des plantes et des orties. Il n'y a pas de porte, pas de rideau et il n'y a qu'une douche. On suspend donc sa serviette devant l'entrée de l'enceinte du bania pour signaler que la douche est occupée et on peut se mettre tout nu et se laver tranquillement. Bon ensuite on va chercher la serviette pour se sécher et on se retrouve nez (et fesses) à nez avec ceux qui font la queue. Et puis si quelqu'un veut prendre un sauna, ou sort d'une cabine, il assiste également à votre douche qui est dans l'enceinte du bania. Comme tous les moustiques géants et affamés qui la peuplent et qui se régalent et qui se sont fait une orgie de nourriture exotique grâce à notre visite. Mais vous saurez qu'une douche, quelle qu'elle soit est toujours une bénédiction pour nous.
Nous n'avons pas pu comme nous l'espérions, dîner dehors à cause de ces moustiques, mais nous avons passé une excellente nuit puisque finalement le patron ne met pas de musique le soir en dehors du week-end. Heureusement d'ailleurs pour nos voisins campeurs qui pour la plupart dorment à la pleine lune comme dit Gaspard.
Nous ne sommes tout de même pas restés plus longtemps, ayant peur de ne pas pouvoir reprendre le chemin du retour s'il pleuvait, un peu échaudés aussi par les moustiques, et gênés également par les ordures : nous avons retrouvé ce tableau désolant d'une nature jonchée d'ordures en tous genres, ce qui notamment lorsqu'on a un Toqué neuneu de 18 mois avide d'expériences gustatives, est un peu handicapant.
Toutefois nous vous recommandons vivement le camping de Karachi (Sibérie, ne pas confondre nos odyssées), sachez que non seulement vous y découvrirez plein de choses, mais vous ferez aussi la joie des autochtones qui vous regarderont en riant, et vous pourrez faire des réserves de boue noire et salée, qui a des vertus nombreuses et que tous emportent par kilos dans des seaux ou des bouteilles. Si nous avons une santé de sibériens cette année, nous saurons pourquoi ! (ps : évitez tout de même de remplir vos réservoirs au robinet de ze douche, elle vire jaune-marron en fin de journée)

dimanche 14 août 2011

Notre Sibérie


Taïga, toundra, steppes, depuis que nous sommes en Sibérie de vieux
souvenirs d'écoliers nous reviennent et nous révisons en 3D. Et qui
connaît ou a connu mon goût pour la géographie rira dans sa barbe ou
dans son bikini.
D'ailleurs je ne sais pas ce que vous imaginez mais je rêve de passer
mes journées en bikini parce qu'on meurt de chaud. Parfois, lorsque
nous avons de la chance, le thermomètre descend sous les 30 degrés
tard le soir. Sans doute tôt le matin aussi, mais avec nos changements
d'heure réguliers, nous avons du mal à voir l'aube ces temps-ci... Et
j'ai d'ailleurs un gros problème. Je n'ai pas osé en parler encore à
mes proches de peur qu'ils ne s'inquiètent mais la Sibérie a des
effets désastreux sur mon bronzage habituellement parfait (qui rit
encore dans son bikini ???). Nous roulons beaucoup d'abord parce que
les villes se font rares, ensuite et surtout parce que pour les
raisons administratives et météorologiques dont je crois vous avoir
déjà parlé, nous devons être en Mongolie en septembre. Notre route
actuelle est droite, c'est une interminable ligne droite qui fait
passer la route des landes pour extrêmement fantaisiste. Et cette
route trace vers l'Est (sauf un petit détour un peu vers le Nord pour
éviter le Kazakhstan). Du coup je suis très bronzée du côté droit et
absolument pas du côté gauche. Mon bronzage sibérique est asymétrique.
Il ne me reste plus qu'à espérer rattraper le coup lorsque nous
prendrons cette route en sens inverse pour sortir de Mongolie et
entrer au Kazakhstan. Ou alors à espérer que dès le mois de septembre
je pourrai revêtir mes sous-pulls Quechua.
Cette route est droite mais rassurez-vous, elle est très variée :
parfois la route est très défoncée, parfois elle l'est juste un peu,
parfois il y a beaucoup de camions, et parfois énormément. Et chose
étrange, en approchant de Omsk, on remarque beaucoup de voitures
volant à droite. Facilement la moitié des voitures, sans doute une
histoire de marché japonais. D'autant que de toute évidence, un
certain nombre de ces voitures qui vont vers l'Ouest, ont encore les
housses en plastique sur les sièges (le bonheur pour les conducteurs
vu la température), tirent elles-memes le même modèle de voiture toute
neuve, nous avions entendu parler de ces voitures acheminées vers
l'Angleterre, mais c'est étonnant.
Sinon nous avons encore rencontré des gens formidables. Arrêtés dans
une petite ville au bord d'un lac
avant Tcheliabinsk, Jo et Tatiana, de Montpellier, en vacances chez
la maman de Tatiana, nous ont invités à un repas de famille. Nous
avons été reçus comme des rois, avons pu admirer de près ces jardins
russes luxuriants dont je vous ai déjà parlé. Gaspard a été étonné par
la taille de la maison ("Mais c'est une mini-maison !") mais a adoré
les toilettes dans le jardin. Ulysse et Rachel veulent vivre en Russie
: le jardin, les maisons en bois, l'idée de faire du patin à glace sur
le lac l'hiver, tout ceci leur semble tellement romanesque... Tatiana
a quand même expliqué à Ulysse que le froid extrême et la neige c'est
fatigant à la longue. Nous avons aussi adoré le dîner, la nourriture
russe est faite pour nous, surtout que ce soir-là, la famille de
Tatiana nous a gâtés. Rachel est fan du Kvas, la boisson locale des
enfants (à base de pain fermenté), Gaspard de jus de myrtille et Léon
de tout.
Mais en plus de pouvoir découvrir la vie russe et apprendre beaucoup
de choses, les enfants ont eu la chance de se laver dans le sauna.
Chaque maison possède dans le jardin une maison presque aussi grande
que la résidence principale et qui est réservée au sauna et à la
toilette. Il y a 3 pièces : celle où on se déshabille et se rhabille,
le sauna et la pièce où on se lave. Tatiana était désolée qu'il n'y
ait pas d'électricité mais la lueur des bougies a rendu la scène
encore plus agréable pour nous. Dans cette maison en bois, la chaleur,
les baquets dans lesquels on mélange louches d'eau bouillante sortie
du poele à bois, et eau glacée tirée du puit, surtout quand on connaît
le rationnement en eau des voyageurs en camping-car que nous sommes et
qui nous lavons peu, et à l'eau froide, j'aime autant vous dire que
les enfant ont adoré ce moment. Mais là encore nous avons relativisé
notre emballement lorsque Jo et Tatiana nous ont expliqué la
difficulté, l'hiver, pour déneiger le chemin entre la maison et le
"bani". Tout en imaginant combien la vie est rude ici la plupart du
temps, nous, occidentaux gâtés, avons du coup tous envie de venir un
jour voir la Russie en hiver. (Rappelez-moi cette phrase cet hiver si
j'en ai marre du froid svp).
Si l'on ajoute à cela que nous sommes repartis avec des kilos de
légumes du jardin, vous imaginez que nous avons encore vécu une
expérience inoubliable. Merci Tatiana et Jo et merci à votre famille.
Rendez-vous à Biarritz j'espère.
Pour l'instant nous sommes dans le centre de Omsk, nous avons mangé
nos chachliks et si la nuit se passe bien, nous comptons bien rester
au moins une journée supplémentaire dans cette cité moderne et à
l'ambiance semi-estudiantine et semi-balnéaire. Demain nous irons sans
doute à la plage, ça devient une habitude pour nous ici. La plage en
Sibérie, c'est vraiment un concept fait pour les Toqués.

mardi 9 août 2011

Photoquées

Petite notice explicative pour les non-initiés. Nos photos ne vous
sembleront pas toujours toutes intéressantes. Vous y verrez sous
toutes les coutures 4 modèles, que nous trouvons les plus beaux du
monde, et ce ne sont pas leurs grands parents, qui nous réclament ces
photos, qui nous contrediront, ils ne peuvent les voir qu'en photo
durant cette année, nous leur en fournirons donc un grand nombre. Vous
y découvrirez aussi des photos qui ne vous parleront pas mais qui sont
des clins d'oeil à certains de nos amis : les constructions et
échafaudages pour les uns, les tenues vestimentaires pour les autres
etc etc. Parce que nous avons le temps de penser à vous tous et ne
nous ne nous en privons pas. Et puis il y a toutes ces photos que nous
prenons pour nous, parce que ce blog et cette galerie de photos, ce
sont aussi notre mémoire et nos souvenirs, nous n'avons aucune
prétention artistique dans nos photos, de même que je n'ai aucune
prétention historique ou culturelle dans mes écrits, tout ceci ne sont
que nos impressions et souvenirs de Toqués.
En parlant de photos, une particularité remarquable chez les Russes
est leur goût pour les photos. Nous vous avons parlé des photos que
les mariés viennent faire dans les parcs, devant les statues, les
monuments. Mais il faut savoir que les Russes aiment les photos
posées. Posées-osées oserais-je dire. Ulysse trouve que les femmes
posent comme Lady Gaga pour vous donner une idée de la chose (papa,
maman, faites une recherche sur Google, vous comprendrez). Les russes
prennent la pose, des poses lascives, souvent à moitié allongées sur
le sol devant la moindre église, poitrine en avant et sourire avenant.
Mais tout le monde a l'air de trouver ça normal alors nous sommes les
seuls Toqués de Russie à glousser en permanence. Je vais essayer de
travailler mon style pour me fondre dans la masse. De Toquée à Gaga,
après tout, il n'y a qu'un pas.

samedi 6 août 2011

Les Russes, leurs voitures, leurs amours

Les Russes sont plein de contrastes. Ce sont de grands malades en
voiture. Ils font n'importe quoi, doublent dans tous les sens, ne
supportent pas le vide et tout bas-côté ou bande d'arrêt d'urgence se
transforme rapidement en voie supplémentaire. Sans parler que comme
dans d'autres pays, les feux de signalisation ont un compte à rebours,
avant le passage au rouge, qui permet aux automobilistes de foncer
lorsque celui-ci se rapproche de zéro, et qui leur permet, avant le
passage au vert, de faire vrombir leurs moteurs et de démarrer en
trombe à 3. Ils ont, à côté des Ladas, Neva, petits camions 4x4 et
autres voitures de l'ère soviétique, de gros 4x4 noirs (sisi je vous
jure y'en a plus qu'à Biarritz !), et vu le nombre de lavages de
voiture, de garages et magasins de matériel automobile et malgré leurs
nombreuses pannes, ils mettent un argent fou dans leur voiture. Nous
vous avons aussi parlé de cette manie des courses automobiles chez les
jeunes.
Et bien sachez que ces grands fous du volant sont aussi les rois de la
guimauve. Les Russes adorent l'amour. Vous verrez nos photos de
mariés. Dans toutes les villes, en semaine un peu mais surtout le
week-end c'est un défilé de mariés. Les mariés ont des limousines et
belles voitures décorées, voire des minibus et ils envahissent les
villes, posent devant les statues, les monuments, dans chaque parc on
compte plusieurs mariages. Et on sort les bouteilles et les zakouskis
des voitures, et si les mariées (souvent très belles parce qu'il faut
reconnaître que les femmes russes sont souvent très belles) ont droit
à la meringue et aux perles et à la dentelle et aux fleurs et au
tulle, leurs copines rivalisent d'audace dans des robes hyper sexy,
hyper colorées sans parler des talons interminables. Et les cortèges
et les limousines se succèdent, on envahit le jardin, on prend des
photos, on fait un petit discours, on boit et on mange un coup et on
repart. Et nous qui sommes souvent installés devant des parcs, nous
sommes aux premières loges et nous régalons. A Kazan nous avons même
vu plusieurs demandes en mariage officielles dans la rue, elle sur un
banc (visiblement elle était un peu au courant du truc vu le
maquillage et la tenue et le photographe qui immortalise le moment) et
lui à genoux, lui tendant un bouquet de fleurs.
Mais les jeunes mariés et tous les amoureux ont aussi pour habitude de
sceller leur amour grâce à un cadenas qu'ils attachent à un pont et
dont ils jettent la clé à l'eau. A Moscou, à côté de notre
camping-car, il y avait même des arbres à cadenas et là nous avons été
séduits.
Comme nous ne voulions pas être en reste, avant de quitter la
capitale, nous sommes allés tous les 6 accrocher notre cadenas à un de
ces arbres. Nous y avons inscrit nos prénoms mais aussi ceux des 4
petits maillons de notre amour. Et à défaut de celles de Bayonne,
notre Léon a eu l'honneur de jeter nos clés dans la rivière. Et oui,
nous sommes nous aussi de grands romantiques. C'est d'ailleurs ce que
nous a déclaré un professeur d'arts avec lequel nous avons discuté
dans un parc de Souzdal. Nous interrogeant sur notre périple et notre
façon de vivre, lorsqu'il a appris que nous cuisinions aussi dans le
Toqcar il s'est écrié : "Oh mais vous êtes de vrais français, vous
êtes tellement romantiques, tout ceci est tellement romantique !"On nous avait déjà qualifiés de toqués, fous, inconscients, audacieux,
aventuriers, chanceux, malades, déraisonnables, veinards, malins,
fantaisistes, il nous aura fallu attendre la Russie pour entendre la
vérité, tu vois maman, on était simplement romantiques !


Le grand cirque de Moscou

Moscou compte 10 millions d'habitants intra muros et 15 en comptant
l'agglomération. Nous nous étions donc préparé à mettre un certain
temps à y entrer. Nous étions prêts, comme toujours lorsque nous
abordons une capitale : frigo plein, réservoirs d'eau itou et surtout,
toilettes et eaux usées vidées, enfants rassasiées, DS chargées à
bloc. Vous imaginez donc notre surprise lorsque nous nous sommes
retrouvés sur des 8 voies quasiment vides et qu'en deux temps trois
roulements le Toqcar s'est retrouvé nez à nez avec le Kremlin. Le
samedi au mois d'août, les moscovites désertent sans doute la capitale
pour leurs datchas et nous les en félicitons. Selon notre habitude
nous avions décidé d'essayer de trouver un parking le plus près
possible du centre. Nous avons donc tourné autour de la place rouge,
en toute simplicité, et avons atterri sur un immense parking, quasi
vide, devant le commissariat. Seules quelques limousines, auto-écoles
et un camping-car y étaient installés, au bord de l'eau. Puisque
personne n'a réagi lorsque nous nous sommes garés (dans ce cas-là nous
préférons ne pas demander l'autorisation à la police, nous sommes sous
leur nez et militzia qui ne dit rien consent), nous sommes restés.

Et Moscou nous a séduits. Il faut dire que nous nous attendions à la
canicule et nous n'avons eu chaud qu'une demie-journée. Nous nous
attendions à galérer pour stationner ou à nous entasser sur un parking
ultra cher en banlieue et nous étions installés aux frais du tsar dans
un endroit parfait. Et surtout nous ne nous attendions pas à être
impressionnés à ce point. La place rouge est somptueuse, tout
simplement. Grandiose. Le Kremlin aussi et nous avons pu les parcourir
calmement, sans la foule que nous redoutions. Ce sont pour nous des
endroits mythiques, historiques et nous étions très émus de les
découvrir. Grâce à notre parking nous avons pu admirer Basile le
bienheureux à toutes les moments de la journée, nous avons pu  nous
promener dans le magasin Goum, nous avons pu écouter un bout de messe,
en direct sur la place rouge devant le mausolée dans lequel Lénine
doit se retourner...
Et Moscou c'est démesuré. Du moins le minuscule bout que nous en avons
visité. Les avenues sont les plus grandes que nous ayons jamais vues,
nous nous attendions à une architecture glaciale, ce sont des palais
et des immeubles splendides. Pour vous donner une idée de la taille
des rues, sachez qu'elles sont nettoyées tous les matins par des
énormes machines qui balancent des litres et des litres d'eau à une
puissance folle, spectacle hallucinant. Et le métro... oh là là là
là... des escalators sans fin, des couloirs larges 4 fois comme ceux
de Paris, du marbre, des mosaïques, des sculptures, des fresques à la
gloire du communisme et des travailleurs, un musée vivant.
Mais nous avons aussi trouvé au gré de nos promenades, de petites rues
charmantes, pleines de petits marchands de sandwichs à la saucisse, de
boissons, de trucs et de machins, des fontaines des églises et des
églises et parfois même des églises...
Si nous avons aimé Moscou c'est aussi parce que l'autre camping-car
qui était stationné sur notre parking de rêve, s'est avéré être
français. Et les français qui l'habitent se sont avérés être une
famille charmante qui termine un voyage d'une année en Europe, mais
aussi Tunisie et même un saut sans camping-car en Amérique du Sud.
Alors comme toujours quand des voyageurs se rencontrent nous avons
rangé nos petits clowns et avons parlé voyage, camping-car, bonnes et
mauvaises expériences, nous avons parlé enfants, famille, vie, projets
et rêves, installés devant nos camping-cars, sous le nez de la police
moscovite et de Basile le bienheureux, mais pas autant que nous. Et
quand nous avons vu le jour se lever du côté du Kremlin, c'est
vraiment parce que le jour même certains d'entre nous devaient faire
de la route et les autres la rentrée des classes que nous sommes allés
nous coucher pour quelques heures. Bonne route et bon vent Corinne,
Julien, Mathis et Victoire !
Vous pouvez donc imaginer que la prof principale était bien mal en
point pour la rentrée de la classe des Toqués, elle a envisagé de
faire passer le temps en faisant remplir à ses élèves une fiche de
renseignements et en leur faisant visiter l'établissement mais elle a
eu peur qu'ils ne s'aperçoivent de la supercherie. Moscou aura donc
été le lieu du début d'une nouvelle année scolaire pour les enfants
(et d'un long numéro d'équilibriste donc pour leurs parents-profs
intérimaires) Chez les Toqués l'école a repris le 1er août. La raison
en est simple : nous travaillons tous les jours, sauf exceptions.
Commencer tôt et travailler aussi régulièrement nous permet de limiter
le temps de travail quotidien. A priori nous sommes partis sur une
heure pour Gaspard en CP, 2 heures pour Rachel en CM2 et un peu plus
pour Ulysse qui profite des siestes, du soir ou de trajets pour
avancer. Je reviendrai sur ce sujet.
Pour fêter cette rentrée nous avions prévu d'aller au grand cirque de
Moscou. Nous nous étions bien renseignés, avions tout calculé et
sommes partis ravis (bien que crevés) nous installer devant le
chapiteau en fin d'après-midi... Nous avions juste oublié de bien lire
les jours de représentation et nous sommes cassés le nez. Les grands
Toqués étaient encore plus déçus que les petits je crois et nous avons
quitté Moscou en nous promettant de trouver un autre cirque en Russie
qui de toute manière regorge pour nous d'attractions et de numéros en
tous genres !