Depuis bientôt deux semaines que nous sommes en escale à Téhéran, nous retrouvons l'Iran que nous aimons et tout ce que nous aimons en Iran. A commencer évidemment par les iraniens. Les autres voyageurs le savent, c'est sans doute un des peuple les plus accueillant qui soit.
Nous sommes hébergés, nourris, aidés, entourés mais jamais envahis. Si nous sommes désormais totalement sevrés d'alcool, nous devrons bientôt envisager une désintox à la théine. A peine avons nous terminé une tasse qu'une seconde apparaît dans nos mains, et nous apprenons à le sucrer comme les iraniens : en mettant le sucre (ou le cristal de sucre) dans notre bouche.
Nous sommes hébergés, nourris, aidés, entourés mais jamais envahis. Si nous sommes désormais totalement sevrés d'alcool, nous devrons bientôt envisager une désintox à la théine. A peine avons nous terminé une tasse qu'une seconde apparaît dans nos mains, et nous apprenons à le sucrer comme les iraniens : en mettant le sucre (ou le cristal de sucre) dans notre bouche.
Autre rite : le keyan (la pipe à eau ou chicha). Puisque l'apéro n'existe pas les iraniens se réunissent pour fumer. En fin de semaine au bureau, pour célébrer une victoire, en fin de journée dans les fumoirs. Ça glougloute, ça sent le fruit, c'est très toxique mais c'est très beau (réjouissez vous, nous avons craqué et en ramenons un pour vous faire voyager aussi). Maman rassure-toi, la plupart ne fument qu'un mélange de tabac et de résine fruitée mais on nous a confirmé que les jeunes ne se contentaient pas de ça et que certains aussi y fument de l'opium.
Les iraniens ont des habitudes qui nous amusent : au café ou au restaurant ils s'installent en général côte à côte. Les hommes et les femmes n'ont pas le droit de se toucher mais les hommes passent leur temps à s'embrasser et ils se tiennent par la main (Xtophe se promène de nouveau main dans la main avec ses copains barbus...).
L'Iran est un pays de commerçants, le grand bazar de Teheran est une merveille. Grouillant de magasins débordant de produit alléchants, bizarres ou affreux (vive le plastique !), de porteurs tirant des chariots impressionnants. Mais certains de ces porteurs sont des enfants, de la taille de Gaspard, et ça, on ne s'y habituera jamais.
L'Iran est un pays de commerçants, le grand bazar de Teheran est une merveille. Grouillant de magasins débordant de produit alléchants, bizarres ou affreux (vive le plastique !), de porteurs tirant des chariots impressionnants. Mais certains de ces porteurs sont des enfants, de la taille de Gaspard, et ça, on ne s'y habituera jamais.
En Iran, les fruits et les légumes sont délicieux (ah les grenades...) et à heures fixes dans la journée, les boulangers jettent sur les grilles devant leurs fours les immenses pains plats et bouillants que nous mangeons comme des pâtisseries. Dans les cafés, on commence par nous servir le pain avec de l'oignon cru et des quartiers d'orange. Puis arrive le riz, les tomates cuites et les brochettes de viande, le tout accompagné de yaourt. Les iraniens mangent à toute vitesse et s'étonnent de nous voir, bons franchouillards, passer autant de temps à table, bercés par l'appel à la prière, qui est très long ici. On va aussi essayer de vous ramener de leur boisson préférée, le lait-yaourt-pétillant, un truc indescriptible, peut-etre même plus imbuvable que l'airag mongol.
Les rues des villes sont folles. Teheran est une ville de 13 millions d'habitants, à la moyenne d'âge très basse, et ça se sent. La circulation est terrible, les deux roues, qui souvent transportent toute la famille, prennent toutes les libertés, les motards font leurs courses à moto, circulent sur les trottoirs, en sens interdit et apparemment ça ne dérange pas la police, que personne n'a l'air de craindre et qui ne s'intéresse pas du tout à nous, c'est reposant.
Mais du coup, les parcs sont vitaux pour les iraniens. Je me souviens de notre étonnement, il y a 4 ans, à Tabriz, lors de notre première soirée en Iran, de découvrir ces parcs noirs de monde le soir. En hiver ils le sont un peu moins, mais comme même en hiver le soleil est bien agréable, il est difficile de trouver un banc libre. Nouveauté dans les parcs : des appareils de sport et de musculation sont à disposition de tous, les enfants adorent. C'est tellement pratique pour les femmes...
L'Iran c'est une monnaie de singe. Tout se paye en dizaines de milliers de rials, et dès qu'on fait une grosse dépense on joue au millionnaire. C'est une langue et une écriture mystérieuses. Même les chiffres s'écrivent différemment en farsi, et pour nous qui nous étions bien habitués au Russe, c'est l'aventure linguistique qui recommence.
L'Iran c'est la Perse, un peuple raffiné et cultivé, une culture très ancienne et préservée, et un mélange entre le Téhéran traditionnel, celui du bazar, des femmes en noir et le Téhéran moderne, jeune, des femmes à peine voilées, apprêtées, maquillées, des internautes très nombreux qui déjouent la censure (ce que nous ne savons pas faire).
Et puis l'Iran c'est l'Islam. L'Islam aux deux visages. D'abord le vrai, avec ses valeurs et ses rites qu'on ne peut qu'admirer. L'hospitalité, on vous l'a dit, qui n'est pas un vain mot. La charité et la solidarité sont aussi intégrés à la vie publique. En plus des boîtes de dons qui parsèment les rues, il y a tous ces gestes : les commerçants devant leur boutique mettent dans une caisse les produits abîmés ou autres, qu'ils laissent à la disposition des plus pauvres. En général les mendiants ont leurs repas offerts, tous les jours. Le coran le dit, la charité doit être discrète, et elle l'est, mais elle est réelle. Les mosquées sont belles et très vivantes. Entourées d'échoppes de marchands de thé, elles savent aussi accueillir les visiteurs. A Mashad nous avons pu visiter le Mausolée de l'Imam Reza, plus grand lieu saint pour les Chiites. Deux guides anglophones et francophones nous ont pris en charge du début à la fin de la visite. Elles nous ont aussi offert des cartes postales, des brochures, des CD, des maquettes de la Mosquée.
Mais du coup, les parcs sont vitaux pour les iraniens. Je me souviens de notre étonnement, il y a 4 ans, à Tabriz, lors de notre première soirée en Iran, de découvrir ces parcs noirs de monde le soir. En hiver ils le sont un peu moins, mais comme même en hiver le soleil est bien agréable, il est difficile de trouver un banc libre. Nouveauté dans les parcs : des appareils de sport et de musculation sont à disposition de tous, les enfants adorent. C'est tellement pratique pour les femmes...
L'Iran c'est une monnaie de singe. Tout se paye en dizaines de milliers de rials, et dès qu'on fait une grosse dépense on joue au millionnaire. C'est une langue et une écriture mystérieuses. Même les chiffres s'écrivent différemment en farsi, et pour nous qui nous étions bien habitués au Russe, c'est l'aventure linguistique qui recommence.
L'Iran c'est la Perse, un peuple raffiné et cultivé, une culture très ancienne et préservée, et un mélange entre le Téhéran traditionnel, celui du bazar, des femmes en noir et le Téhéran moderne, jeune, des femmes à peine voilées, apprêtées, maquillées, des internautes très nombreux qui déjouent la censure (ce que nous ne savons pas faire).
Et puis l'Iran c'est l'Islam. L'Islam aux deux visages. D'abord le vrai, avec ses valeurs et ses rites qu'on ne peut qu'admirer. L'hospitalité, on vous l'a dit, qui n'est pas un vain mot. La charité et la solidarité sont aussi intégrés à la vie publique. En plus des boîtes de dons qui parsèment les rues, il y a tous ces gestes : les commerçants devant leur boutique mettent dans une caisse les produits abîmés ou autres, qu'ils laissent à la disposition des plus pauvres. En général les mendiants ont leurs repas offerts, tous les jours. Le coran le dit, la charité doit être discrète, et elle l'est, mais elle est réelle. Les mosquées sont belles et très vivantes. Entourées d'échoppes de marchands de thé, elles savent aussi accueillir les visiteurs. A Mashad nous avons pu visiter le Mausolée de l'Imam Reza, plus grand lieu saint pour les Chiites. Deux guides anglophones et francophones nous ont pris en charge du début à la fin de la visite. Elles nous ont aussi offert des cartes postales, des brochures, des CD, des maquettes de la Mosquée.
Ce sont des journées rythmées par le chant du Muezzin et les prières. Plus besoin de regarder nos montres.
Lors des fêtes religieuses d'immenses cuisines sont installées partout dans la ville, sous des bâches dans des cours. Si nous avons bien compris, les commerçants et notables du quartier préparent ou font préparer la nourriture durant toute une nuit dans d'immenses gamelles qui feraient baver mes amis scouts et dès le matin, ils installent un guichet. Femmes à droite et hommes à gauche font alors la queue pour obtenir leurs portions dans des barquettes en polystyrène (2Y ?) Et nous, comme nous sommes privilégiés, il y a toujours un voisin pour nous apporter notre repas. On se régale alors de riz, lentilles, baies et viande bouillie. (bon, on ne pense pas aux têtes de moutons qu'on a vu bouillir dans les marmites...). Et comme nous avons eu la chance de vivre les 40 jours après la mort de l'Imam Hussein et l'anniversaire de la mort du prophète, on a eu plusieurs festins.
Et puis c'est l'autre islam, celui des extrémistes, celui qui porte tellement tort au premier, l'Islam politique, celui qui opprime la moitié de la population, la féminine. Celui dont nous vous parlerons plus tard, pour ne pas porter préjudice à nos hôtes. Celui qui fait que sans doute vous n'aviez pas la même image que nous de l'Iran. C'est celui qui est très critiqué ici même, parce que contrairement à d'autres peuples que nous avons rencontrés, les iraniens ne se privent pas pour nous dire ce qu'ils pensent de leur régime, pour parler de leurs espoirs et plaisanter de leurs malheurs. Leur plus grand reproche vis à vis de la France ? Leur avoir renvoyé l'Imam Khomeiny...
Et nous ce que nous devenons en Iran ?
Voici deux semaines maintenant que nous sommes à Teheran. Nous avons eu des hauts et des bas. Des espoirs et des crises de nerfs. Entre notre assistance française, efficace mais au fonctionnement parfois étrange et changeant, leurs correspondants iraniens au fonctionnement... oriental, et donc souvent incompréhensible pour nous, la barrière de la langue (nos interlocuteurs ne parlent généralement que farsi), nos inquiétudes mécaniques, administratives, financières, le tout sous le voile pour moi, nous tanguons mais gardons le cap. Et somme toute, une fois l'incertitude de la situation acceptée (oui je sais : incertitude-acceptation n'est pas très TT) nous nous reposons dans notre havre teheranais. Les enfants ont pris leurs habitudes au parc, ils y jouent tous les jours avec les enfants du quartier, quand je me promène dans la rue, tout le monde nous salue : "Leon Salam !", le soleil est permanent et les températures clémentes. Christophe, lui, commence à comprendre le farsi, du moins celui de Mohamad notre mécano-nounou de chez SOS Iran Assistance. Il passe ses journées avec lui, sur sa moto, dans notre moteur, dans les bureaux. Et je peux vous dire que ce n'est pas de tout repos mais ce n'est pas triste non plus !
Normalement au plus tard le 29 janvier nous recevons nos nouveaux injecteurs (je suis impatiente, pourvu qu'ils soient jolis). Donc le 30 janvier soit nous redémarrons et poursuivons notre route, soit nous serons rapatriés, pour mieux repartir évidemment.
Lors des fêtes religieuses d'immenses cuisines sont installées partout dans la ville, sous des bâches dans des cours. Si nous avons bien compris, les commerçants et notables du quartier préparent ou font préparer la nourriture durant toute une nuit dans d'immenses gamelles qui feraient baver mes amis scouts et dès le matin, ils installent un guichet. Femmes à droite et hommes à gauche font alors la queue pour obtenir leurs portions dans des barquettes en polystyrène (2Y ?) Et nous, comme nous sommes privilégiés, il y a toujours un voisin pour nous apporter notre repas. On se régale alors de riz, lentilles, baies et viande bouillie. (bon, on ne pense pas aux têtes de moutons qu'on a vu bouillir dans les marmites...). Et comme nous avons eu la chance de vivre les 40 jours après la mort de l'Imam Hussein et l'anniversaire de la mort du prophète, on a eu plusieurs festins.
Et puis c'est l'autre islam, celui des extrémistes, celui qui porte tellement tort au premier, l'Islam politique, celui qui opprime la moitié de la population, la féminine. Celui dont nous vous parlerons plus tard, pour ne pas porter préjudice à nos hôtes. Celui qui fait que sans doute vous n'aviez pas la même image que nous de l'Iran. C'est celui qui est très critiqué ici même, parce que contrairement à d'autres peuples que nous avons rencontrés, les iraniens ne se privent pas pour nous dire ce qu'ils pensent de leur régime, pour parler de leurs espoirs et plaisanter de leurs malheurs. Leur plus grand reproche vis à vis de la France ? Leur avoir renvoyé l'Imam Khomeiny...
Et nous ce que nous devenons en Iran ?
Voici deux semaines maintenant que nous sommes à Teheran. Nous avons eu des hauts et des bas. Des espoirs et des crises de nerfs. Entre notre assistance française, efficace mais au fonctionnement parfois étrange et changeant, leurs correspondants iraniens au fonctionnement... oriental, et donc souvent incompréhensible pour nous, la barrière de la langue (nos interlocuteurs ne parlent généralement que farsi), nos inquiétudes mécaniques, administratives, financières, le tout sous le voile pour moi, nous tanguons mais gardons le cap. Et somme toute, une fois l'incertitude de la situation acceptée (oui je sais : incertitude-acceptation n'est pas très TT) nous nous reposons dans notre havre teheranais. Les enfants ont pris leurs habitudes au parc, ils y jouent tous les jours avec les enfants du quartier, quand je me promène dans la rue, tout le monde nous salue : "Leon Salam !", le soleil est permanent et les températures clémentes. Christophe, lui, commence à comprendre le farsi, du moins celui de Mohamad notre mécano-nounou de chez SOS Iran Assistance. Il passe ses journées avec lui, sur sa moto, dans notre moteur, dans les bureaux. Et je peux vous dire que ce n'est pas de tout repos mais ce n'est pas triste non plus !
Normalement au plus tard le 29 janvier nous recevons nos nouveaux injecteurs (je suis impatiente, pourvu qu'ils soient jolis). Donc le 30 janvier soit nous redémarrons et poursuivons notre route, soit nous serons rapatriés, pour mieux repartir évidemment.
Donc quoi qu'il advienne, où que ce soit, l'aventure continue (poil au Toqué).
youpi des new, je venais juste d'envoyer un mail à TT. Suis rassurée et heureuse de votre prochain départ pour l'aventure vous l'avez bien mérité après toutes ces émotions !
RépondreSupprimerBisous de Biarritz Tamamès" Roselyn" et Maud
très sympa cet aperçu de l'Iran...
RépondreSupprimersuper! il suffisait de le demander. merci pour ce récit très instructif.
RépondreSupprimerje vous souhaite de tout coeur de pouvoir rempiler pour six mois avec toqcar. sinon, poursuivez à pied, ça marche aussi :)
moi aussi j'aimerai profiter du soleil sur un banc public... apprendre la patience
Ah, les idées que l'on se fait des peuples orientaux tant qu'on n'est pas allé voir chez eux comment on vit... Tout cela me parle tant ! J'adore te lire, ce week-end nous nous sommes fait une tranche de votre blog, j'ai lu beaucoup de tes articles à mon cher et tendre, et il a adoré... Soyez heureux en Iran, et on trèfle pour que les injecteurs soient jolis ET performants ! Bises à tous !
RépondreSupprimerTiens c'est amusant, moi aussi régulièrement je lis des passages à Xabi le soir.... C'est trop cool que les injecteurs arrivent bientôt ! Tu nous raconteras ;-))) je rêve d'en avoir moi aussi, t'as trop de chance:-)
RépondreSupprimeraccrochez vous!!! quel beau récit TT c'est si bon de te lire
RépondreSupprimerannece
Salam les Toqués, et que le Grand Injecteur vous soit favorable !
RépondreSupprimerJe vous envoie plein de bonnes ondes en espérant que votre aventure continue...Au delà du voyage c'est la rencontre des hommes qui est merveilleuse! J'ai un souvenir merveilleux de l'Iran. Tenez moi au courant de la suite de votre voyage, j'adorerai vous retrouver quelque part!!! gros bisous ;)))
RépondreSupprimerKarima