mardi 6 mars 2012

Histoires omanesques


Le Sud d'Oman est différent du reste du pays puisqu'il connait un
climat tropical et une mousson, l'été, qui couvre toute la région de
verdure et remplit les wadis. Nous ne pouvons qu'imaginer cette
verdure puisqu'à cette saison le désert reprend ses droits, mais nous
profitons pleinement de la côte sauvage et superbe. Dès notre premier
jour à Mughsayl, nous avons pu assister à la valse des dauphins, sans
parler de la multitude de poissons, coquillages et oiseaux qui peuplent
les plages. Dès le premier jour, les pêcheurs s'approchaient en
bateau pour nous lancer deux beaux poissons.
Évidemment le jeudi soir et le vendredi les plages les plus proches de
la ville de Salalah se couvrent de monde. Le bon côté ce sont les
rencontres, Ulysse a même appris le rugby à un groupe de jeunes
égyptiens. Le mauvais côté ce sont les quads et les 4x4 sur la
plage, et les ordures que tous laissent derrière eux ensuite. Comme
partout dans le monde...
Mais peu importe, la nature demeure sublime et malgré tout préservée
ici. Nous jouons les romanichels sur une crique de rêve, dérangés
seulement par le bruit des sternes et les visites des pêcheurs du coin
entre deux récoltes de coquillages, courses de crabes, diners au feu
de bois et couchers de soleil romantiques.
Ce matin un des pêcheurs a vu Xtophe (essayer de) pêcher, un moment
plus tard, (solidarité professionnelle oblige) il venait nous offrir 5
poissons tout frais. Ce qui ajouté aux... patates douces récoltées
au supermarché fait toujours un repas délicieux.
L'après-midi, à marée basse, ce sont les femmes qui travaillent
dans leurs "drôles de maillots de bain" comme dit Gaspard : dans le
Sud d'Oman les femmes sont totalement voilées, ne laissant apparaitre
que leurs yeux souvent, donc la tenue de bain est effectivement
spéciale, un entassement de couches de vêtements qui leur donne
finalement un petit air de clowns des mers. Ces femmes, armées d'un
masque et d'un crochet pêchent divers coquillages, dont les ormeaux.
Tout à l'heure, alors que je me baignais (ici comme nous sommes en
général seuls je peux, alléluia, me baigner en maillot de bain, sans
ma fameuse nuisette islamique, celle que je mets sur mes jeans en Iran
et sur mon maillot à la plage - merci Petit Bateau...) deux pêcheuses
de coquillages sont arrivées. Elles se sont assises dans l'eau avec
moi, on a fait les présentations. C'est pour ce genre de moments qu'on
voyage et qu'on aime notre mode de voyage. J'étais si bien là, avec
ces femmes si différentes de moi mais avec qui nous arrivons à
échanger un peu et à rire. Les enfants, autour, trouvent cela normal,
et ça aussi c'est magique. Puis, elles m'ont offert des coquillages
sortis de leurs besaces, me faisant signe de les manger. C'est
tellement sympa, c'est leur récolte, leur gagne-pain. Ça ne se refuse
pas. Il faut savoir que je n'ai jamais mangé de coquillages, beurk.
(mais les huitres avec un petit vin blanc chez Jéjé au Quintaou ça
oui !). Bref, mes enfants, morts de rire, ont vu les femmes m'ouvrir
ces coquillages, énormes pour certains, et me les tendre avec un grand
sourire. Et ces ingrats fruits de mes entrailles apeurées n'ont même
pas voulu m'aider, ils ont filé me laissant là, mangeant ces trucs à
l'allure franchement dégueue me consolant en me disant qu'au moins,
ils étaient frais. Et comme elles sont généreuses, elles m'en ont
resservi. Et sans mayo ni vin blanc pour les aider à passer.
Évidemment ça n'a pas loupé, mon système omanitaire n'est pas aussi
aventurier que moi et je me suis immédiatement retrouvée en crise
allergique. Asthme, démangeaisons, la totale.
Vous savez que nous sommes aguerris et équipés et j'ai donc pu me
soigner de suite, je vous rassure.
Ce matin nous plaisantions avec les enfants qui partaient jeter nos
poubelles (et celles des autres que nous ramassons au passage) dans
une benne située à l'autre bout de notre baie : "ne parlez pas aux
étrangers surtout!" ça les a bien fait rire.
Cet après-midi ils en ont conclu que ça m'apprendrait à accepter de
la nourriture de la part d’étrangères. N'empêche que ce qu'ils n'ont
pas réalisé c'est que la prochaine fois qu'on m'offrira des
mollusques tout juste arrachés à leur rocher, ils devront les manger
pour me sauver la vie. La vengeance de la mamoman est un plateau de
fruits de mer qui se mange cru.

4 commentaires:

  1. ah la la mort de rire!!!! je t'imagine comme dans le pere noel est une ordure!!!!mais c'est cloug???
    hihi que belles rencontres ma petite louloute!
    tu nous manques va!
    bisous
    anne ce

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  2. ah la la mort de rire!! je t'imagine comme dans le pere noel est une ordure...mais c'est cloug????
    hihi quelle histoire et quelles belles rencontres!!! tu nous manques ici!
    bisous
    anne ce

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  3. TT, j'imagine ta tête devant ces fameux coquillages !!!! tu te mets pas aux fourneaux pour leur faire découvrir le bonheur d'une mayo-home-made-by-TT ????

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  4. "c'est un beau Oman, c'est une belle histoire,
    c'est une Oman ce d'aujourd'hui..." "

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