samedi 10 septembre 2011

Oulan Bator

Un nom qui sonne non ? Mais une ville qui sonne aussi, qui klaxonne plutôt. Une ville qui pousse à une vitesse effrénée, celle des buildings et des chantiers innombrables, celle des voitures, énormes 4x4, qui roulent n'importe comment sans se soucier des piétons ni d'aucune règle de courtoisie ou de bon sens. Une ville dans laquelle vivent un tiers des mongols, et pour beaucoup dans des conditions très difficiles : ils viennent installer leur yourte aux portes de cet Eldorado, mais vivent dans des conditions sanitaires déplorables au pied des gratte-ciels et des magasins de luxe, d'un monde d'affaires, d'expats, de fric, qui côtoie quelques restes de traditions mongoles.
Séduits par la campagne mongole, nous nous interrogeons face à cette capitale : que va devenir le pays, cette croissance folle, croissance touristique mais surtout économique profitera-t-elle à tous ou seulement à quelques privilégiés du cru et à beaucoup d'étrangers flairant la manne ?
Nous ne nous attarderons pas plus que nécessaire dans cette mégapole, les steppes nous appellent, mais il nous fallait régler quelques formalités administratives et matérielles. Nous avons la chance d'avoir trouvé par hasard un parking bien situé et relativement tranquille qui nous permet de tout faire à pied ou presque. Pour le reste c'est simple, en Mongolie, il suffit pour prendre une voiture, de tendre gracieusement (et prudemment) la main au bord de la route pour qu'une voiture s'arrête, et si notre destination lui convient, pour une somme vraiment modique, nous serons emmenés à bon port. Ce co-voiturage organisé et rétribué est très pratique (en plus d'être vital pour la circulation déjà bien encombrée de la capitale), et sympa pour nous qui pouvons ainsi un peu discuter avec nos chauffeurs occasionnels.
Il est une autre complication dans cette cité, c'est celle du nom des rues. Le Mongol s'écrit en caractères cyrilliques. Mais pour simplifier la vie de tous, chaque guide, chaque carte, chaque personne retranscrit à sa manière, et phonétiquement, ces noms de rues dans l'alphabet latin. Certains aussi donnent la traduction anglaise du nom de la rue. Et de toute manière, apparemment, personne ne connait vraiment les noms des rues, on fonctionne plutôt par repères et lieux.
C'est ainsi que nous avons mis une bonne matinée à localiser le consulat du Kazakstan. Je le dis maintenant pour les futurs voyageurs : le consulat est dans la rue qui part à droite devant la "Green House". Vous tournez le dos à la place Sukhabatar, vous avancez vers le pont, vous arrêtez une voiture et lui dites : "Green House", tout le monde connaît.
La valse des visas fait partie du ballet du voyageur. C'est un peu fatigant, pas souvent intéressant, mais toujours très folklorique. Une fois que j'ai trouvé le conulat, j'ai réalisé qu'il était fermé (il est ouvert de 10 à 12 et de 16 à 18). Je suis donc revenue l'après-midi et savais, par l'expérience d'autres voyageurs que je pouvais m'attendre à ce que les formalités soient compliquées. J'avais rempli les formulaires de demande de visa en ligne et préparé les dossiers du mieux que je le pouvais selon les informations en ma possession. Finalement il s'est trouvé que l'employé de l'ambassade parlait quelques mots de français, il a ri en voyant mon tas de passeports, a vaguement feuilleté un dossier, puis m'a tendu un papier, me demandant d'aller payer (la moitié du prix annoncé) dans une banque du centre ville puis de revenir le lendemain pour récupérer les visas. En quelques minutes l'affaire était conclue, en moins de 24h, pour le prix le plus bas, j'avais mes visas. Bon, j'ai quand même dû insister un peu pour qu'on s'occupe de moi lorsque je suis revenue les chercher : après avoir patienté dans un cagibi glauque, après avoir lu le discours du président Kazak et les panneaux tristes qui ornent les murs, après avoir sonné en jouant tous les airs du monde sur la sonnette de l'interphone, j'ai contourné le bâtiment et suis allée chercher quelqu'un dans les bureaux, ce qui les a affolés et m'a permis récupérer mes passeports.
Voilà pour la partie administrative.
Nous avons aussi occupé notre temps à acheter des affaires pour l'hiver (mon obsession du froid...) même si la douceur (diurne) est revenue sur la capitale la plus froide du monde dans laquelle sont quand même tombées quelques gouttes de neige à notre arrivée il y a 3 jours.
Xtophe et moi avons même pu nous offrir le luxe d'un dîner en amoureux grâce à nos baby-sitter-cyclistes de choc, Sébastien et Elodie. Et comme on est très dégourdis on embarque demain notre couple au pair sans leurs vélos mais avec leur tente dans le Toqcar pour passer ensemble quelques jours à l'Ouest. Il y a si longtemps que notre cap est bloqué sur l'Est que je me demande si nous n'allons pas réellement en perdre le Nord...

7 commentaires:

  1. L'ouest , c'est droit devant vous dans la steppe ou vous allez vers une destination repérée et hospitalière?
    Et parle nous de ces petits chevaux qui me font rêver, on a vu Xtophe en selle, avez-vous tous essayé ?

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  2. Je me souviens d'un reportage sur Oulan Bator et ces conditions de vie terribles pour des gens qui viennent de la steppe. L'urbanisation n'est vraiment pas la bonne solution.
    Bonne continuation. Continuez de nous faire rêver...

    Bises

    Hélène

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  3. Très intéressante cette chronique sur Oulan-Bator, nom qui sonne c'est vrai tellement exotique mais comme beaucoup de mégapoles de ces pays, attire tous les laisser-pour-comptes et les laisse à sa porte dans des conditions déplorables...alors c'est déjà le 1/2 tour vers l'ouest ??

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  4. surtout non ne perdez pas le nord !!!!!! j'ai plaisir à vous lire
    le passage des visas est très olé olé !! on dirait
    amitiés ** dgidgi

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  5. Une petite pause entre deux tâches du lundi. Merci pour ce petit voyage virtuel que je viens d'effectuer

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  6. Coucou les Toctocs.

    Alors j'ai deux petites questions spécifiques. Et comme j'ai vu que tu me répondais, je me permets. :)

    1) Question naïve. Quelque chose qui n'est pas clair pour moi c'est où sont ces steppes avec juste une piste et des yourtes par rapport à Oulan Bator. Est-ce relativement proche (x km ?) ? Est-ce qu'on peut relier Oulan Bator par des routes modernes ou est-ce que ces pistes et paysages superbes sont inévitables une fois la frontière passée ? Est-ce la majorité du territoire ?

    2) Pour les cours d'Ulysse ça se passe comment ? Est-ce bcp plus contraignant que pour les deux autres ? Tu assures la physique :D et les maths ou tu as délégué au jedi ? Vous êtes toujours indépendants ou vous avez des trucs à envoyer genre CNED etc ?

    Voilààà !
    Bises,
    Xixi le curieux.

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  7. Simon, je découvre juste tes questions.
    En fait, il faut savoir qu'hormis Oulan Bator, TOUTE la Mongolie n'est que ce que tu vois. C'est ce qui est si magique. Tu sors d'OUlan Bator et ce ne sont que yourtes steppes montagnes troupeaux et pistes. Les rares villes ne sont que quelques bâtiments soviétiques, quelques marchés faits de containers et quelques yourtes entourées de barrières, mais elles sont minuscules. Donc oui, OUI, il suffit d'arriver à UB et tout est possible. Et oui on rallie UB par une belle route en venant de Russie, c'est ce que nous avons fait. Et les routes bitumées partent en étoile autour d'UB pour s'arrêter quelques centaines de kms plus tard, ce qui nous arrête, mais n'arrête pas les 4x4 ni les Mongols.
    Concernant l'école je ferai un blog à part. Et je donnerai aussi toutes ces précisions sur la Mongolie parce que c'est un voyage qui vaut vraiment vraiment le coup et qui me semble très accessible (même si un peu cher sans doute financièrement cf billets d'avion)
    TT pas anonyme

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