dimanche 21 août 2011

Polyglobtrotters


En Russie, c'est la première fois que nous nous trouvons dans un pays où si peu de gens parlent une autre langue que la leur. Evidemment cela s'explique sur le plan historique, mais nous pensions que les jeunes parleraient davantage anglais. En vérité, quelques étudiants parlent anglais, quelques personnes plus âgées parlent allemand, ou encore plus âgées quelques mots de français mais dans l'ensemble on ne peut communiquer qu'en russe en Russie. Et je peux vous dire que je bénis ma professeur de russe et que je la remercie. Tous les mercredi soir depuis janvier je crois (j'ai raccroché les wagons, les cours avaient déjà commencé) j'ai fait de mon mieux pour apprendre quelques rudiments de russe. Dieu sait que parfois je suis arrivée épuisée en cours, comme mes camarades de classe, parce que nous n'avons plus les neurones de nos 10 ans mais avons 10 fois plus d'occupations et de soucis. Dieu sait que je n'ai pas toujours eu le temps de faire mes devoirs (pourvu que mes élèves ne lisent pas ce passage), Dieu sait que parfois nous aurions pu jouer "les sous-doués apprennnent le russe", mais je suis toujours allée avec plaisir assister à ces cours et ils me sont très très utiles. Merci Evelyne, vraiment je me débrouille très bien, mieux que je ne le pensais. J'arrive toujours à exprimer ce que je veux et à  comprendre les propos de mes
interlocuteurs. Evidemment, il ne faut pas que nous entrions dans de grands débats philosophiques. Et encore... un soir à Omsk, avec un peintre bien allumé nous avons pu échanger quelques idées... heureusement tout de même qu'il avait sans doute fumé quelques herbes de la steppe et que je suis habituée à converser avec des énergumènes que je ne comprends pas toujours... D'ailleurs c'est ce peintre qui a trouvé que moi je faisais très française, mais que Xtophe lui avait certes un nez français, mais quand même clairement un air italien. (mon pyjama lui doit faire biélo-russe puisque la dernière fois que des policiers sont venus frapper en pleine nuit à la porte du Toqcar, me voyant descendre, tout en pouffant dans leur képi immense, ils nous ont demandé si nous étions bien biélo-russes).
Donc Evelyne, je vous remercie, je vous félicite, en quelques mois grâce à vous j'arrive non seulement à tout lire mais surtout à comprendre et exprimer beaucoup de choses en russe, ce qui permet aussi à ma famille et aux enfant de pouvoir s'exprimer de mieux en mieux. Et heureusement, parce que si beaucoup de russes sont très discrets, voire distants (et on sent l'influence d'années de terreur, on lit dans leur attitude ce "je ne sais rien je ne vois rien je n'ai rien vu"), ceux qui parlent avec nous nous donnent vraiment envie de pouvoir échanger un peu plus que des sourires (et de la nourriture parce que tous nous offrent fruits et légumes).
Et je ne saurais trop conseiller aux futurs voyageurs en Russie, en plus d'emporter un pyjama (qui règlera tous les problèmes nocturnes avec la police), d'apprendre le russe avant de partir. En espérant que vous trouviez une professeur aussi passionnée passionnante  et patiente que la mienne !

4 commentaires:

  1. Christophe Deschamps21 août 2011 à 12:00

    coucou les Toqués
    c'est la 1ère fois que j'ai l'occasion de lire vos histoires tranquillement calé dans un appartement toulousain un matin de canicule et de veille de rentrée...
    bravo pour tes post Thérèse, ça se lit comme un bon roman! par contre, c'est très frustrant et ça donne très envie de repartir vers les terres inconnues :-(

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  2. j'adore, j'adore! j'ai l'impression d'y être!!
    merci pour ces récits :)

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  3. Je me régale avec ton blog et voyage par procuration. Bisous !

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